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La robotisation détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée, selon une étude

Un robot installe un toit en verre sur une Tesla Model S, à Fremont (Californie). Crédits photo : Steve Jurvetson

Deux chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) et de la Boston University viennent de publier une étude sur les effets de la robotisation sur l’emploi. Contrairement à leurs précédentes recherches, leurs conclusions sont assez inquiétantes.

Les robots tuent-ils nos jobs? En passant de la théorie à l’analyse empirique sur l’évolution du secteur industriel, deux chercheurs du MIT et de la Boston University sont largement revenus sur leurs conclusions. En mai 2016, la publication de Daron Acemoglu et Pascual Restrepo affirmait que l’apparition des robots dans un secteur se traduirait par une création d’emplois qualifiés qui recyclerait les anciens métiers manuels, et que la transition serait bénéfique pour le niveau de rémunération.Leurs nouveaux travaux, publiés ce mois de mars 2017, prennent appui sur une observation de l’emploi industriel aux Etats-Unis entre 1990 et 2007. Les résultats semblent contredire largement les théories précédentes, les deux chercheurs affirmant désormais: «nous constatons un effet négatif sérieux et marqué des robots sur l’emploi et les salaires».

Plus précisément, la création d’emplois liés à la robotisation n’arrive pas à compenser la perte qui survient lorsque des postes d’ouvriers sont supprimés. Les robots créent des postes, pour leur propre entretien, leur gestion opérationnelle et même la gestion financière de l’investissement. Mais le gain de productivité se trouve malgré tout essentiellement logé dans la suppression de main-d’oeuvre. Sur la période d’observation, les robots seraient responsables de la disparition nette de 670.000 postes. La règle dégagée est que l’installation d’un robot pour 1000 ouvriers entraîne la disparition de 6,2 postes dans la zone concernée. Or, les robots sont entrés dans une phase de développement très rapide, et les usines s’équipent bien plus vite que les ouvriers ne passeront de diplômes, ce qui inquiète les deux chercheurs pour les années à venir.