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Bayrou joue Macron et choisit encore la gauche

François Bayrou et Emmanuel Macron lors d’une étape du Tour de France, le 9 juillet 2016, entre Pau et Bagnères-de-Luchon. Crédits photo : SIPA/SIPA

Le président du MoDem a créé la surprise en annonçant, mercredi, son ralliement au leader d’En marche !. Il avait déjà appelé à voter pour Hollande en 2012.

«Un tournant de la campagne présidentielle.» C’est par ses mots, transmis à l’AFP en fin d’après-midi, qu’Emmanuel Macron a accepté et salué l’alliance qu’il forme désormais avec François Bayrou. Le candidat à la présidentielle n’a mis que quelques minutes à saisir la main tendue par le président du MoDem et les deux hommes sont convenus de se rencontrer jeudi pour finaliser leur accord.

Voilà des semaines que François Bayrou et ses proches le promettaient. «Au plus tard deux mois avant le premier tour, vous aurez notre décision», ont-ils expliqué sans relâche. Deux mois et un jour avant le premier tour de la présidentielle, le maire de Pau a donc mis fin au suspense. Et par la même occasion à ses velléités présidentielles. «J’ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d’alliance», a-t-il lancé lors d’une conférence de presse organisée à 16h30 au siège parisien de son parti. Quelques minutes avant de prendre la parole, François Bayrou avait informé Emmanuel Macron de sa décision.

Pendant près d’une demi-heure, François Bayrou a justifié son choix en présentant un portrait noir de la situation politique. «Le danger est trop grand, il faut changer les choses et le faire d’urgence. Unissons nos forces pour y parvenir», a-t-il dit en interpellant nommément l’ancien ministre de l’Économie. «Le bilan du gouvernement sortant est tel aux yeux des Français que la primaire de la gauche a désigné comme candidat un opposant déterminé à la politique suivie depuis le début du quinquennat», a-t-il expliqué à propos de Benoît Hamon. «À droite, le dévoilement des affaires révèle non seulement l’existence de privilèges et de dérives mais aussi l’acceptation tacite et presque unanime de ces abus», a-t-il poursuivi à l’adresse de François Fillon et des Républicains. «Cette situation nourrit le pire des risques: une flambée de l’extrême droite», a-t-il complété en craignant qu’«un seul scrutin» mène «à l’échec de notre pays et à la déchirure définitive de l’Union européenne» en cas de victoire de Marine Le Pen.

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