Qui dispose d’une doctrine politique ?
La République est au mieux de sa forme. Son président, dit le Mozart de la finance, communique son peu de doctrine technocratique avec les enfants dans PIF Gadjet, le journal du Nouveau Monde. Ses ministres eux, ont préféré la presse plus CULturelle avec Play Boy et Tétu, à l’iconographie très gay. Bref, dans le vieux quartier parisien de mon enfance, les voisins auraient constaté : “Marianne commence à sentir le sapin”. C’était l’Ancien Monde !
Dans cette ambiance démocratiquement morose, le Rassemblement National bouge. Il vient de créer un “campus” pour fournir à chaque adhérent du parti l’accès à des cours et exposés dispensés par des intellectuels. Cela rappelle furieusement l’Institut de Formation National mis en place par le maurrassien Georges-Paul Wagner pour tenter de combler le grand vide doctrinal du FN. A l’époque, la liste des intervenants mettait en évidence la lutte entre les nationalistes néo-maurrassiens et les européistes néo-droitiers. Finalement l’affaire avait capoté et trente ans plus tard la RN remet le couvert, mais avec quelle ligne politique. Car c’est bien là le problème puisque Marine Lepen a fait son succès électoral sur le “social d’abord” et non sur le “politique d’abord”. Elle a fait prendre à son parti electoral le tournant du social-populisme au détriment du national-populisme, laissant ainsi le soin à EricZemmour de constituer un mouvement militant national-conservateur. Ce dernier exclu du Système electoral n’a d’ailleurs d’autre recours que d’investir le champs de la militance et celui de l’idéologie. Nous jugerons aux résultats la capacité de Zemmour à élaborer une synthèse doctrinale car rien n’est possible sans doctrine claire et cohérente. Il est trop influencé par Maurras pour l’ignorer.
A son tour le RN veut former une élite. Superbe contradiction pour un parti qui se veut populiste. Serait-ce tout simplement que le RN prend conscience du peu d’utilité et d’efficaccité d’un groupe de 90 députés au parlement ? En tout cas il est possible de douter de la capacité du RN à élaborer une synthèse doctrinal. Si cela avait du se faire, cela aurait été le cas depuis cinquante ans.
Pour l’Action française la chose est faite. Elle dispose d’une méthode basée sur l’observation de l’histoire qui l’a conduit à éléborer une doctrine, celle du nationalisme intégral basé sur l’autorité en haut et les libertés en bas. Reste à l’Action française à déployer une stratégie adaptée aux problématiques du temps présent. Là aussi nous verrons.