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La rubrique hebdomadaire de Philippe Lallement

N°3 Dictateur et Ve  république

Si nous acceptons de suivre Maurras dans son approche stratégique en trois phases, élaborée il y a 120 ans, il faut alors démythologiser le mot dictateur sinon on reste un royaliste hors-sol.

Pour le Maurras de 1899, après l’étape de conquête de l’État, le roi devra être dictateur dans une phase transitoire de consolidation du pouvoir. Il lui donne même un nom, la  » Monarchie de Salut public « . Sa position ne variera plus. Dix ans plus tard il la confirmera historiquement car « un régime nouvellement établi commence nécessairement par un état de dictature » (16/7/1908).

De nos jours, sous l’aliénation du politiquement correct, le mot dictateur effarouche. On entend dictature comme équivalent du fascisme. Soyons sérieux. Nous maurrassiens, nous savons le vrai sens de dictateur dans la république romaine : pour le salut public. Mieux et plus d’actualité, nous posons la question : qu’est-ce que le chancelier de la République Fédérale Allemande ou le président de la République française sinon un dictateur (faut-il rappeler l’usage du 49.3, l’article16 ou du référendum…) ?

Aujourd’hui, le  » Roi Dictateur  » utiliserait la constitution de la Ve République. Celle-ci institue une sorte de monarchie temporaire. Monarchique elle l’est bien puisque la réalité du pouvoir appartient à un seul. C’est pourquoi l’Action Française a appelé à la voter en 1958. Notre Ve République possède tous les outils nécessaires à la phase de consolidation du Pouvoir préconisée par Maurras. L’article 16 qui donne tous les pouvoirs au Président de la République ferait rêver tous les dictateurs romains… En 1961, les français d’Algérie et les militaires résistant à De Gaulle durent en constater la redoutable efficacité. Les chroniques de Philippe Ariès, dans l’hebdomadaire royaliste La Nation Française, sont à ce titre éloquentes à relire. Aujourd’hui encore, la technocrature ayant pris le pouvoir, le Président Macron use et abuse des moyens offerts par la Ve République, pour consolider son  » hold-up démocratique « .

Les nécessités du XXIème siècle n’étant plus celles de la crise dreyfusienne du début XXème, qu’elles seraient les mesures de la  » monarchie de salut public  » ?

Sans préjuger des choix qui n’appartiennent qu’au Prince, on peut envisager que les priorités le porteraient vers trois problématiques.

1. Culturelle causée par les flux migratoires

2. démographique conséquence du vieillissement de la population

3. sociale par la colonisation (le mot est de Pierre Debray) exercée sur le pays réel par le Pays légal. Il l’exploite de toutes les manières et le vide de sa substance. Et c’est bien ce dont le vaste mouvement des Gilets Jaunes a commencé à prendre conscience en en appelant au R.I.C face à l’escroquerie de la démocratie représentative aux mains de ce qu’ils nomment  » l’oligarchie « .

Il est donc crédible de penser – car l’histoire nous montre que le premier soin du dictateur est de donner satisfaction au sentiment du public – que dans la phase de consolidation du pouvoir, le Prince procédera sinon à la déconstruction, du moins à la neutralisation du Pays légal. La constitution de la  Ve République lui donne les moyens de neutraliser les colonisateurs qui, à quelques dizaines de milliers, occupent solidement tous les points stratégiques : 

⦁ haute administration,

⦁ haute police,

⦁ haute finance.

Une fois ces actions menées, il appartiendra au Prince de restaurer l’institution familiale dans la constitution de la Ve République. Elle n’en sera pas à sa première adaptation. Le vote familial est impératif.

Il sera alors enfin possible, dans la troisième phase du processus, de royaliser le pays réel. Nous verrons comment !