Dans le conflit Ukraine-Russie, Emmanuel Macron montre les muscles en expliquant qu’il y aura une « riposte » de la France en cas d’agressions russes. En réalité, il est complètement hors-jeu, explique Jean-Robert Raviot, professeur en études russes et post-soviétiques à l’Université Paris Nanterre.
Marianne : Que recherche le gouvernement russe en rapprochant ses troupes de l’Ukraine ?
Jean-Robert Raviot : La Russie a positionné un nombre important de troupes à ses frontières avec l’Ukraine. Dans quel objectif ? Trois hypothèses.
Première hypothèse : la Russie s’apprête à envahir l’Ukraine, à renverser le pouvoir à Kiev et à prendre le contrôle d’une large portion, voire de la totalité du territoire ukrainien, à commencer par la capitale, Kiev, qui se situe à 250 km de la frontière russe. L’objectif serait alors de faire basculer l’Ukraine sous la tutelle géopolitique de la Russie. Le rapport de force militaire est largement en faveur de la Russie, pleinement consciente de ce que les États de l’OTAN, en dépit de leurs rodomontades, ne s’engageraient pas dans un conflit pour défendre la souveraineté ukrainienne. Agitée ces jours-ci par les médias occidentaux les plus hostiles à la Russie, cette hypothèse doit être exclue, pour deux raisons.
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