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La confusion des valeurs

Par Olivier Perceval

D’après la nouvelle loi hongroise« la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ». Ce texte, qualifié mercredi de « honte » par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, était au cœur du débat à Bruxelles.

« La loi ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants », s’est défendu le premier ministre hongrois, Viktor Orban,

Mais notre président, qui revendique la place le champion de la cause LGBT, n’hésite pas, avec le courage qui le caractérise, à rétorquer :

« Nous avons des valeurs qui sont notre socle, avant même la construction de l’UE, et qui en constituent le socle fondamental. (…) Elles reposent sur le respect de la dignité de chacun, et donc la lutte contre les discriminations. La loi, telle qu’elle est mise sur la table, ne me paraît pas conforme à nos valeurs et à ce qu’est l’Europe. »

         C’est sans appel, mais on se demande dans quel texte de Robert Schuman catholique convaincu, ou de n’importe quel « père » de l’Europe, le président Macron a vu évoquer les valeurs LGBT comme fondement de l’Europe.

D’ailleurs, chacun sait que l’Union Européenne au moment de sa construction était fondée essentiellement sur des « valeurs » économiques en héritage de la CECA (Communauté Européenne du charbon et de l’acier).

« Quand on se penche sur le modèle alternatif proposé, on devrait penser qu’est inclusif le fait de vouloir séparer un enfant de son père dès sa conception. Qu’est également inclusif le fait de vouloir louer un utérus féminin pour ensuite arracher l’enfant à sa mère. Et on est pris d’un doute : est-ce donc cela, les valeurs fondamentales de l’UE » ? Nous explique fort justement Sabine Faivre sur Boulevard Voltaire. 

         La nouvelle formule qui fait florès dans les milieux « macroniens » pour désigner le mal absolu est le terme : « illibéralisme ». Si vous êtes affublé de cette tunique infâmante, vous êtes exclus définitivement, non pas de la civilisation, car ces gens-là ne se réclament en rien d’une quelconque civilisation étant donné qu’ils sont disciple de la déconstruction.  C’est Orban lui-même qui revendique fort habilement ce néologisme inventé par Pierre Rosanvallon. L’illibéralisme est, selon Rosanvallon, « une culture politique qui disqualifie en son principe la vision libérale » et le professeur au collège de France tient cette option comme une alternative au libéralisme capitaliste qui exclut implicitement le peuple des décisions qui pourtant le concernent.

Il reste que l’offensive étonnante de l’UE qui consiste à vouloir contraindre la Hongrie, pays souverain à adopter des lois à contenu anthropologique, conformes aux vues d’autres pays ayant choisi la normalisation, voire la célébration universelle de l’homosexualité, ne semble pas choquer les démocrates indignés, si prompts à mettre le genou à terre devant l’attachement des « minorités » à leurs cultures. C’est non-seulement de l’ingérence, mais encore une véritable agression contre un peuple précisément attaché à sa culture multiséculaire.

Cette obsession des États supervisés par l’oligarchie, d’imposer dans les médias, dans les écoles et partout dans l’espace public les pratiques bourgeoises « gay », risque à contrario d’exacerber une homophobie de plus en plus rugueuse dans le peuple et d’ouvrir une nouvelle fracture sociale et anthropologique. Est-ce le but recherché ?