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L’Action Française face à la question sociale. Partie 2 : Maurras contre la société de consommation.

Par Jean-Philippe Chauvin

Le monde qui voit la naissance de l’Action Française n’est pas encore entré dans l’ère de la Grande consommation mais l’industrialisation du XIXe et, pour notre pays, la Révolution française ont jeté les bases de cette « dissociété » dominée par l’individualisme et la Marchandise… La trinité infernale « Franklin-Taylor-Ford », plus révolutionnaire que Marx ou Lénine, entame un règne qui, en cette année 2020, n’est toujours pas terminé…

La naissance et l’affirmation de la société de consommation aggravent encore les conséquences de l’individualisme et désarme les oppositions collectives en transformant les producteurs en esclaves des consommateurs et, plus encore, du système même qui les aliène à la consommation après les avoir exploité comme producteurs : c’est toute l’intelligence (et le cynisme) de Ford qui a compris que désormais, après des millénaires durant laquelle la société s’est organisée autour du système « Produire pour consommer », celle qui naissait de l’industrialisation triomphante selon les critères de Benjamin Franklin (« le temps c’est de l’argent ») s’appuyait sur le système du « Consommer pour produire », plaçant désormais le consommateur en position dominante par rapport au producteur, même quand il est une seule et même personne… Ce n’est pas la consommation elle-même que l’Action française condamne mais la société libérale marchande qui en fait un système exclusif et qui en oublie, ou en invisibilise, les asservissements qu’elle induit pour ne vanter que les aspects les plus tentateurs et « plaisants », transformant la personne en un consommateur captif des désirs suscités par la mode et la publicité, et tenu par le crédit (c’est-à-dire la dette) qui lui garantit un seul pouvoir, indexé sur l’argent, le « pouvoir d’achat »…

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