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Art et Essai : L’Émir Abd el-Kader à Amboise, le prisonnier tant aimé

Par Guilhem de Tarlé

L’Émir Abd el-Kader à Amboise, le prisonnier tant aimé, un documentaire français d’Adyl Abdelhafidi, avec la participation de Adyl Abdelhafidi, Ahmed Koulakssis (Historien), Michel Laurencin (archiviste de l’archidiocèse de Tours), Dalil Boubakeur (Recteur de la Grande Mosquée de Paris) et Bariza Khiari (Vice-Présidente, socialiste, du Sénat de 2011 à 2014, membre du bureau exécutif de LREM depuis 2017 ; elle possède la double nationalité française et algérienne).

« Que diable allait-il faire dans cette galère ? »… C’est la question récurrente de Géronte quand son fils, selon le fourbe Scapin, est retenu à bord d’une galère turque et menacé d’être emmené « esclave en Alger ! ».
Vous pouvez reprendre la question à mon endroit, qui me suis fourvoyé dans un « événement interconvictionnel » (sic) organisé notamment par une association turque de Châteauroux, autour de l’émir Abd el-Kader !
Comme tout le monde je connaissais avec une certaine sympathie (pourquoi ?) le nom de cet homme de guerre… mais qu’en savais-je ? Une sorte de Vercingétorix qui s’opposa durant 15 ans à la conquête française de l’Algérie jusqu’à  l’enlèvement de sa smala par le Duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe. J’ai donc pu apprendre,  ou réapprendre, qu’il se rendit au Général Bugeaud, qu’il fut emprisonné au château d’Amboise, libéré par Napoléon III, avant de se distinguer en Syrie en protégeant les chrétiens des massacres druzes et turcs.

Malheureusement, sous prétexte de nous raconter cette histoire, cette page d’Histoire de France, j’ai assisté à une hagiographie du « fondateur de la nation algérienne » (« un Saint parmi les Princes, un Prince parmi les Saints ») dont toute la première partie est un brûlot qui injurie la France et l’armée française : « des tueurs, la brochette des Bugeaud, Lamoricière, Cavaignac » (…) (pratiquant) la politique de razzia, tuant tout (…) les enfumades ».

Comme le disait un colonel à son procès, précisément après la guerre d’Algérie, en février 1963 : « dans presque toute guerre il y a des excès ; et les troupes de Jeanne d’Arc elle-même se sont livrées plusieurs fois à des massacres »… mais une fois encore il ne faut pas voir la paille de l’un sans la poutre de l’autre. Parmi les raisons de la conquête évoquées dans ce documentaire qui parle de « l’envahisseur colonial », il n’est fait aucune mention des pirates turcs du Dey d’Alger, les « Barbaresques », qui s’emparaient de navires marchands et de leurs passagers, ou qui débarquaient sur les côtes d’Europe pour faire des prisonniers.

A la question posée par le réalisateur : ce document vous a-t-il plu ? J’ai été le seul à répondre publiquement « Non » en disant pourquoi – un film manichéen -, tandis qu’une partie de l’assistance me huait…
Ils étaient pourtant tous là pour prôner le « Vivre ensemble » !