Par Gérard Leclerc
J’avoue n’avoir aucun goût pour le traitement de certains sujets qui remplissent les pages de nos journaux et les débats des médias en général. Ainsi la nouvelle affaire Polanski – le cinéaste étant accusé de viol par une actrice dans des termes qui font frémir – devrait être pour moi hors-champ, hors de ma compétence, voire hors de mon éventuel talent de justicier. Si je l’aborde ce matin, ce n’est pas en raison des faits eux-mêmes, mais de leur situation dans le climat actuel et la culture actuelle. Philippe Muray, qu’il m’arrive de citer à cause de sa très salubre lucidité sur notre époque, aurait parlé sans doute de Mai 68 s’insurgeant contre Mai 68. En effet, la révolte féministe qui est née de la révélation des forfaits d’une figure d’Hollywood et a abouti à la campagne « Balance ton porc » est caractéristique d’un étonnant retour d’opinion. Alors que la période qui a suivi Mai 68 se définissait comme révolution sexuelle, émancipation totale des mœurs, y compris dans le domaine de la pédophilie, ce qui ressort aujourd’hui ce sont les aspects les plus sordides de cette prétendue émancipation.
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