Dimanche après-midi, un incendie s’est déclaré à l’église Saint-Sulpice à Paris. Les dégâts ont été limités eu égard à l’importance de cette édifice imposant. Mais la porte du transept Sud a été très abîmée, ainsi que son tambour, une construction de menuiserie du XVIIIe siècle. Un vitrail et un bas-relief ont été complètement détruits. Pour un Parisien, amoureux de sa ville, c’est forcément un pincement de cœur que cette atteinte à une de ses églises les plus emblématiques. Tant de souvenirs et de références s’y attachent. Les lecteurs de Huysmans en savent quelque chose. On peut, évidemment, soupçonner une intention criminelle de nature anti-religieuse. Mais sur ce point, le curé de Saint-Sulpice, le père Jean-Loup Lacroix se montre très prudent, en attendant les résultats de l’enquête de police.
Il est vrai, par ailleurs, qu’on ne peut s’empêcher de relier ce sinistre à la multiplication des profanations d’Église en France. Pour le seul mois de janvier, on en aurait compté soixante-six. Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône, a réclamé une commission d’enquête à l’Assemblée sur le sujet et l’on sait que le patron des Républicains, Laurent Wauquiez, a très vivement réagi, dénonçant une atteinte « à une part de ce que nous sommes ». Est-il excessif de parler de cathophobie ? Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, écarte ce terme, comme excessif.
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