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Neymar au PSG : hystérie collective et démesure financière

Crédits photo : JORGE GUERRERO/AFP

L’actualité, en ce début d’août 2017, est dominée par l’annonce du transfert de Neymar au Paris Saint Germain et le coût de sa clause de rachat à Barcelone pour le club parisien: 222 millions d’euros. A cela s’ajoutent les informations qui circulent sur le futur salaire du joueur, estimé à 30 millions d’euros nets annuels. Le coût total de l’opération, sur plusieurs années, serait d’environ 400 millions d’euros, selon des estimations.

La presse et les médias relèvent le caractère «astronomique» de ces montants mais pour l’instant, au moment de l’annonce, la polémique n’est pas au rendez-vous. Dans l’ensemble, le ton initial des commentaires est plutôt compréhensif, oscillant entre enthousiasme et fatalisme. On évoque les rentrées fiscales pour l’Etat et les perspectives d’amortissement de cette dépense pour le PSG, la rentabilité potentielle de l’investissement. Aujourd’hui, au premier stade de la nouvelle, les médias, la presse morale comme les partis politiques, globalement, se plient au relatif consensus dominant.

La question de principe, autour des inégalités et de la «décence» de certaines rémunérations, d’habitude si prégnante en France, se fait étrangement discrète. Qui oserait encore rappeler qu’avec 400 millions d’euros, on construit une centaine d’écoles (de dix classes), ou qu’un salaire net de 30 millions d’euros annuel représente 1690 SMIC?

Pourtant, l’annonce quelques mois plus tôt de la rémunération du PDG de Renault, 7,2 millions d’euros annuels (et le double avec Nissan), donc un montant bien inférieur, avait déclenché une furieuse polémique. Deux poids, deux mesures? La rémunération d’un personnage responsable du quatrième groupe mondial de l’industrie automobile, produisant des millions de véhicules, assurant l’emploi, directement ou indirectement, de centaines de milliers de salariés, est considérée comme insupportable au regard du principe d’égalité. Mais une rémunération qui représente plus du double, pour un joueur de football, assortie d’une clause de rachat de 220 millions d’euros, semble naturellement acceptée.

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