Anne-Laure Bonnel était inconnue au bataillon du grand public et elle commence à se faire un nom, même s’il sent le soufre dans les cénacles de la bien-pensance. Être citée en exemple par le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov n’est sans doute pas un bon canal de publicité.
Il faut bien reconnaître que ses images et ses commentaires dérangent. Elles montrent ce que nul ne voulait voir. Des Ukrainiens officiels, revêtus de l’onction du Maïdan et dès lors adulés par l’Europe, et qui se livrent depuis 2014 à une guerre dans le Donbass, avec des exactions contre leur propre population civile. Si ces faits sont avérés, ils violent ainsi les accords de Minsk. Sauf que les médias français auxquels ils étaient destinés n’ont pas jugé pertinent de les diffuser. Comme pour le Yémen, par exemple, il conviendrait de détourner le regard pour laisser les bourreaux massacrer en paix, peut-être avec des armes que nous produisons et vendons. Ou comme pour le silence gêné autour des persécutions des chrétiens d’Orient et des Yézidis, ces simples variables d’ajustement d’enjeux géopolitiques qui les dépassaient : pétrole, rivalités laïcs contre religieux, sunnites contre chiites ou arabe contre persan.
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