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Les parfums

Par Guilhem de Tarlé

Au cinéma : Les Parfums, un film réalisé par Grégory Magne, avec Emmanuelle Devos (le nez, Anne Walberg), Grégory Montel (le chauffeur, Guillaume Favre), Gustave Kervern (le patron de Guillaume, Arsène), Sergi Lopez (le professeur Patrick Ballester), et Zélie Rixhon (la fille de Guillaume, Léa).

Les Parfums… D’aucuns diraient que je n’étais pas « au parfum » puisque je ne savais rien de ce que j’allais voir, alléché seulement par l’odeur du cinéma dont le confinement – et le nouveau conseil municipal anti éolien – m’avaient privé trop longuement.
En fait, c’est l’histoire d’un « nez », 

« Pour un parfumeur, quelle enseigne !»

(Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand)

L’histoire d’une femme (magnifique) qui utilise son odorat comme outil de travail quotidien, et en ce sens cette réalisation est un docu fiction très intéressant. 
Mais il y a quelque chose de plus dans cette production, dont on pardonnera quelques longueurs et la relation parfois artificielle qu’Anne Walberg entretient avec son chauffeur… Dommage parce que le dialogue entre ces deux personnages nous les montre tour à tour comme professeurs de savoir-vivre, qui change du libertarisme politiquement correct des propagandes habituelles :  « il faut savoir dire s’il-vous-plaît ou merci », « les personnes ne sont pas qu’odeur, il faut savoir les regarder », « pour faire plaisir à votre fille, ne lui donnez pas ce qu’elle veut, mais montrez-lui  ce que vous aimez et qu’elle ne connaît pas… Elle se souviendra que c’est vous qui le lui avez fait découvrir », etc.

Une bonne leçon d’éducation très saine, véritablement « citoyenne » – pour reprendre le vocabulaire révolutionnaire des politiciens et leurs valets médiatiques – à telle enseigne que la critique est négative dans le quotidien Libération.
C’était bon signe !

Mais cette réalisation – je le répète – a encore quelque chose de plus… qui est la prestance et le jeu d’une Emmanuelle Devos éblouissante et distinguée, devant laquelle je suis resté en pâmoison durant toute la séance. Elle est, à elle seule, une raison suffisante d’aller voir ce film.