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A la télé : La vérité

Par Guilhem de Tarlé

La vérité, un film français de 1960  réalisé par Henri-Georges Clouzot, avec Brigitte Bardot (Dominique Marceau), Charles Vanel (l’avocat de Dominique Marceau), Samy Frey (Gilbert Tellier, la victime) et Paul Meurisse (l’avocat de la mère de la victime).
En écrivant ce casting je me dis que si les « hoministes » ressemblaient aux féministes, ils nous obligeraient à écrire « le » victime !
La destruction de la grammaire fait partie de l’œuvre subversive de tous ces gens qui ne croient à rien, et nous prêchent le « à chacun sa vérité »  (pourquoi pas « son » vérité ?) !

La vérité… c’est précisément le titre de ce « vieux » film de Clouzot, titre qui a d’ailleurs été repris il y a quelques mois pour un long-métrage (médiocre) franco-japonais de Hirokazu Kore-Eda avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche…

La Vérité, de Clouzot, c’est, par opposition au « dommage collatéral » du confinement qui ferme les salles de cinéma,  un « intérêt collatéral » qui impose à la télévision de revoir à la hausse la qualité de sa programmation.
Bardot, d’abord… Vous l’avouerais-je, je crois que c’est la première fois que je la vois dans un film… sa production n’était pas « de mon âge » quand elle était une star et, maintenant, c’est mon épouse qui n’en raffole pas.  BB est pourtant excellente dans ce rôle « provocant » de jeune fille « libérée » écartelée entre son « j’m’en foutisme sexuel » et son amour pour Gilbert Tellier.
Clouzot, ensuite, célèbre pour moi par ses Diaboliques qui m’avaient fait si peur – je m’en souviens encore – quand mon frère de 15 ans, de huit ans mon aîné, avait raconté devant moi la scène du cadavre qui se lève de sa baignoire en soulevant ses paupières… scène que le critique Laurent Dandrieu n’a pas dû apprécier qui donne une seule étoile à ce long-métrage… « patatras (…) le dénouement tient du pire Grand-Guignol (…) grotesque ».
Mais revenons à La vérité… qui n’a d’ailleurs pas l’honneur de figurer dans son Dictionnaire passionné du cinéma… 
C’est évidemment un très bon film, qui nous fait participer à un spectacle passionnant de procès d’assises avec le « duel » de grands avocats… dommage qu’on n’assiste pas – et pour cause – aux plaidoiries finales. 
J’ai toujours aimé l’éloquence. J’ai en mémoire Les Bonnes Causes,  de Christian-Jaque en 1963 :  « Il n’y a pas de bonnes causes, il n’y a que de bons avocats ! »… à l’époque précisément où de grands avocats, que j’écoutais sur les disques de la SERP, plaidaient magnifiquement pour de justes causes.

Nostalgie, quand tu nous tiens !