Étienne de Montéty a révélé cette étrange histoire dans Le Figaro. L’écrivain Michel Déon, membre de l’Académie française, se trouve privé de sépulture. Sa fille qui détient les cendres de son père, n’a pas obtenu de la mairie de Paris l’autorisation de les inhumer dans un cimetière de la capitale. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de la Compagnie, n’a pas eu plus de succès auprès d’une autorité inflexible. Pénélope Komitès, adjointe chargée des affaires funéraires, affirme qu’elle n’a pas le droit de transiger avec les règles fixées par le code général des collectivités territoriales. Celles-ci exigent pour l’obtention d’une sépulture que la personne défunte soit domiciliée sur le territoire de la commune, ou à défaut qu’elle y dispose déjà d’une tombe, ou encore qu’elle soit inscrite sur les listes électorales. Michel Déon ne satisfaisant à aucune de ces conditions, la stricte égalité républicaine exigerait un refus sans équivoque à la requête de sa fille et de l’Académie française.
Mais de bons juristes objectent à cet interdit que les conditions indiquées par Mme Komitès n’excluent nullement la possibilité d’une dérogation. Certes, lorsqu’elles ne sont pas remplies, la commune a la possibilité d’imposer son refus, mais elle peut parfaitement accepter, elle est libre de le faire. L’objection n’a pas troublé Anne Hidalgo qui a acquiescé aux raisons invoquées par son adjointe. Mme la maire de Paris a-t-elle entendu parler d’une certaine Antigone, l’héroïne de Sophocle, une des figures majeure de la tragédie grecque ? Sinon, on lui conseille très vivement de se faire communiquer la pièce dans une des excellentes bibliothèques de la capitale. Le centre Beaubourg tout proche de l’Hôtel de ville se ferait un honneur de lui rendre pareil service.
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