C’est un Nobel consolateur pour nos intellectuels français de gauche. Un Nobel câlin, bienvenu dans le concert de claques qui s’abat sur le mélenchonisme depuis son entrée au Parlement. Non, la gauche des années 70 n’est pas tout à fait bottée hors de l’Histoire ! La preuve ? Annie Ernaux vient de décrocher le Nobel de littérature. L’écrivain, soutien passionné de Mélenchon durant la dernière présidentielle, reçoit donc, à 82 ans, la récompense suprême, saluée avec émotion par son maître.
Annie Ernaux double au portillon… l’écrivain Michel Houellebecq, pressenti depuis des mois pour cette distinction. Et pourtant… Houellebecq a saisi comme personne le désespoir de nos contemporains. Des hommes ou des femmes que le « progrès » tant espéré par Annie Ernaux et ses amis ont plongés dans le désespoir. Le héros de Houellebecq vit sous le ciel bouché par l’école de réalisme plat du Nouveau Roman. Il respire dans les ruines accumulées par cette incroyable démolition civilisationnelle poursuivie des décennies durant. Il incarne l’errance et le malheur des enfants littéraires d’Annie Ernaux. À elle, la gloire du Nobel. À lui, l’invention et la lucidité que le temps reconnaîtra.
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