Par Gérard Pol
Pécresse confond Salazar, le Chef d’État portugais et le général Alcazar dans l’œuvre d’Hergé ! Pas nous, pour qui l’Histoire compte…
Diplômée de l’ENA, d’HEC, Young leader et accueillie comme chez elle à Davos, Valérie Pécresse n’en n’est pas moins, en dépit d’un CV impressionnant, dotée d’une cervelle efficace exercée à la lutte pour la première place, mais dépourvue de la culture élémentaire qui justifierait une telle promotion. Mais notre président nous avait averti, il n’y a pas de culture française, pas plus qu’européenne d’ailleurs, c’est pourquoi la bévue de la candidate LR n’a pas beaucoup fait réagir la classe politique. Sauf à l’Action Française où nous comptons des têtes bien faites nourries à la culture classique, et dotées d’un gout particulier de l’Histoire, sans la connaissance de laquelle la politique n’a aucun sens. Gérard Pol est de cette catégorie-là. (AF)
Marianne a pointé cette « bourde » dans un de ses bêtisiers de mi-décembre dernier : « IL N’Y A PAS DE SALAZAR ! Jean-Luc Mélenchon a traité Valérie Pécresse de « Ma Dalton ». En réponse, sur LCI, la candidate LR l’a comparé au « général Salazar dans Tintin ». Dans l’œuvre d’Hergé, on trouve bien le général Alcazar et son rival, le général Tapioca, mais pas Salazar, qui fut dictateur du Portugal non dans une BD mais dans la vraie vie. Caramba, encore raté ! » Les moqueries sur la médiocre culture politique de Valérie Pécresse ont sui sur les réseaux sociaux. Gérard POL y a donné quelques souvenirs personnels et quelques aperçus sur le Portugal de Salazar. Brièvement, façon Facebook. Les voici pour la petite et la grande Histoire.
Je suis assez vieux pour avoir connu le Portugal au temps de Salazar. Coimbra et son université multiséculaire où il avait enseigné ;
les files ininterrompues de pèlerins sur les vieilles routes étroites, pavées, en marche vers Fatima ; Cintra où le comte de Paris en exil avait vécu…
Et Lisbonne où le Tage venu de Tolède se jette dans l’océan des conquistadors.
À Lisbonne régnait alors dans les tavernes innombrables et jusque dans les rues tortueuses, presque toujours pentues, le fado ennobli par Amalia Rodriguez, grande amie de Salazar ; elle y chantait la saudade qui est surtout celle des femmes portugaises dont les hommes sont partis en mer plus longtemps qu’à leur tour, mais saudade qui est au fond de l’âme portugaise en général.
Visitant le Portugal de Salazar (fin des années 60) je savais aussi quels avaient été ses rapports avec Maurras, et j’avais en tête l’admirable lettre que ce dernier lui avait écrite à une époque où il avait la tentation de se retirer du gouvernement direct de son pays. « Surtout tenez, restez, ne nous manquez pas » lui disait Maurras alors en prison. Cette lettre qui contenait de fort belles autres choses avait été portée à Lisbonne par un ami français des deux hommes. Elle fut lue dans un stade de Lisbonne devant une multitude de Portugais rassemblés pour un soutien populaire analogue, à Salazar.
Que l’on m’excuse de ces souvenirs personnels. Je les écris parce qu’ils rappellent surtout le souvenir utile de Salazar, quelques aperçus d’histoire du Portugal contemporain et aussi d’histoire de l’Action française où Maurras comme toujours, fût-il en prison, tient le rôle capital. (De caput, capitis..!).
On peut se reporter utilement à l’ouvrage Célébrer Salazar en France (1930-1974) d’Olivier Dard et Ana Isabel Sardinha-Desvignes,
D’un autre côté, nous donnerons à court délai quelques passages de ce qu’Henri Massis a écrit des relations Maurras-Salazar.
Merci à JSF