Manifestement, la lettre ouverte signée par une vingtaine d’officiers supérieurs à la retraite et publiée sur le site de Valeurs actuelles n’en finit plus de faire des vagues. À droite, pour commencer, où l’on n’a jamais été tout à fait guéri du syndrome du militaire providentiel, entre généraux Boulanger et Villiers. Mais plus intéressantes sont les réactions d’une gauche stigmatisant une « désobéissance civile » à géométrie variable : « démocratique » quand pratiquée par son camp, mais donnée pour « factieuse » dès lors qu’elle concerne celui d’en face.
Évacuons, tout d’abord, l’anachronisme historique, pire ennemi des historiens, comme chacun sait. Avril 2021 n’est pas avril 1961. Le putsch d’Alger participe d’une autre histoire et, soixante ans après, il n’est plus tout à fait question de sauver l’Algérie française. De plus, on se souviendra que les généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller n’étaient pas « d’extrême droite », tel qu’on voudrait nous le faire croire aujourd’hui, mais seulement des héros de la Seconde Guerre mondiale, tous gaullistes, mais aussi déçus par ce même gaullisme. Ce qui n’empêche pas que les premiers résistants venaient de cette même « extrême droite », tel que rappelé par Simon Epstein dans son essai, Un paradoxe français. Mais il s’agit encore, là, d’une autre histoire…
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