Le cheval de Troie de Donald Trump

Les commentateurs qui s’indignent de l’attitude de Donald Trump après « l’accord » qu’il a imposé à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, se trompent de cible. Il n’est pas surprenant que le président des États-Unis agisse dans ce qu’il pense être l’intérêt de son pays. Ce faisant, il piétine avec brutalité ceux des Européens, pas beaucoup plus que ses devanciers, mais de manière encore plus visible et humiliante. Ce faisant, il nous rappelle que l’Europe est sous protectorat américain depuis la guerre froide. L’implosion de l’URSS aurait pu changer la donne, mais les vieilles nations européennes n’ont pas voulu en profiter pour recouvrer leur liberté. La liberté est un luxe qui coûte cher, et qui, en Europe, a envie de se serrer la ceinture ? Les « élites » politiques ont préféré rester dans le giron américain et se déposséder de leurs souverainetés au bénéfice de l’Union européenne, cheval de Troie du protecteur américain auquel elle garantit la docilité de ses vassaux (le terme de laquais convient mieux, car le vassal est noble). La présidence de Nicolas Sarkozy a été emblématique de ce double mouvement, avec la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN et la ratification du traité de Lisbonne, contre la volonté exprimée par le peuple français lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, en 2005. Voilà ce qui est vraiment révoltant. Ceux qui poussent aujourd’hui des cris d’orfraie ne reprochent-ils pas surtout à Trump de les placer devant cette évidence ?

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