Le pape Léon XIV a chargé le cardinal Sarah de le représenter aux célébrations liturgiques à Sainte-Anne d’Auray, à l’occasion du quatre-centième anniversaire des apparitions de la mère de la Sainte Vierge au paysan Yvon Nicolazic, et c’est une bonne nouvelle. En septembre 1996, le pape Jean-Paul II avait déjà visité le grand sanctuaire breton et appelé les chrétiens à transmettre la foi léguée par les générations précédentes : « Vos diocèses ont une longue tradition missionnaire. Ne la laissez pas s’éteindre. »
La Bretagne fut longtemps terre chrétienne, comme le proclamait le cantique « Da Feiz hon Tadoù Koz », créé en 1906 par l’abbé Abjean après les troubles provoqués par la loi maçonnique sur les congrégations et la tentative du président du Conseil Émile Combes d’interdire au clergé de prêcher en breton : « À la foi de nos vieux Pères, / Nous, enfants de la Bretagne, / Nous serons toujours fidèles ! » Quelque cent-vingt ans plus tard, le catholicisme y a pourtant considérablement reculé. Reste toutefois Sainte-Anne d’Auray ; reste le Tro Breizh, pèlerinage sur les traces des saints fondateurs de la Bretagne, relancé dans les années 1990 ; reste la fréquentation des troménies et des pardons : autant de manifestations de la foi populaire, dont les braises continuent de couver en France, prêtes à rallumer dans notre pays le grand feu du christianisme au souffle du Saint-Esprit. Car la Bretagne n’est pas seule concernée, comme l’a montré, par exemple, le voyage du pape François en Corse, pays des confréries aux riches polyphonies, dont l’hymne magnifique, Dio Vi Salvi Regina, est une version du Salve. Le 15 août, l’île de Beauté fête solennellement sa patronne, Notre-Dame de l’Assomption. C’est aussi celle de la France, fille aînée de l’Église et royaume de Marie, comme l’écrivait le pape Pie XI.
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