Par Agence russe de réinformation
Voilà une analyse, certes partisane, mais qui nous délivre un point de vue différent sur
La politique menée par le président Poutine face aux prétentions « occidentales » de vouloir peser, non seulement sur la politique étrangère de la Russie, mais aussi sur sa politique intérieure. Nous assistons là à une partie d’échec entre les États-Unis (avec l’Europe servile tenue en laisse) et la Russie. Le président russe qui est non seulement judoka, familier avec l’art de déséquilibrer l’adversaire en retournant sa propre force contre lui, il pratique aussi l’art des d’échecs et sait mesurer l’impact du placement d’un pion, aussi insignifiant soit-il. (NDLR)
Les Etats-Unis et l’Europe se ridiculisent une fois de plus avec leurs « sanctions », cette fois sous le prétexte que la Russie n’a pas obtempéré à leurs exigences de « relâcher immédiatement » l’opposant Navalny, envoyé en colonie pénitentiaire pour n’avoir pas respecté son contrôle judiciaire. Il est vrai qu’il devient difficile de trouver de nouveaux terrains de « sanctions », à force ! Alors cette fois ce sont 5 hauts responsables des services de sécurité qui sont l’objet des « sanctions ».
En pratique, ils sont interdits de voyager en Europe et aux Etats-Unis. La belle affaire, puisque ces personnages ne sortent que très rarement de Russie, étant détenteurs de secrets d’Etat. Leurs avoirs à l’étranger sont également gelés. On rigole encore plus, car il est évident que ces gens n’ont ni compte en banque ni résidence à l’étranger, contrairement à de nombreux oligarques repris de justice d’ailleurs réfugiés en Angleterre et en France, où leurs fortunes volées en Russie sont accueillies à bras ouverts !
Cette nouvelle pantalonnade survient alors que des évènements importants se préparent en Russie, avec ce que certains appellent « la phase 3 de Vladimir Poutine ».
La base de la « phase 1 » était le « discours de Munich » de Vladimir Poutine en 2007 pendant la présidence de George W. Bush. Le « discours de Munich » de Poutine était une « manifestation de ressentiment » : « Nous avons relevé la Russie qui était à genoux, rétabli son pouvoir, et nous sommes tenus sur une chaise latérale dans la communauté mondiale ». La prise de conscience de cette attitude occidentale refusant de considérer la Russie comme un égal est à la source de la remise en état de l’armée et du développement d’armes n’ayant leur pareille nulle part ailleurs, pendant que l’économie se relevait et que le niveau de vie augmentait à grande vitesse. Sur le plan intérieur cette période a été marquée par la présidence de Medvedeev, censée « caresser les occidentaux dans le sens du poil », Medvedeev étant considéré comme un « libéral ».
En 2014, suite au coup d’état en Ukraine fomenté par les occidentaux dans le but d’isoler un peu plus la Russie, est venue la « phase 2 » : La Russie montre ses crocs. Ce fut alors le soutient de la Russie aux indépendantistes de Novorossya ayant formé les Républiques de Donetsk et de Lugansk, puis l’intervention en Crimée suite au referendum demandant le rattachement de cette région à la Russie. Depuis 2014 le Poutinisme a pris la forme d’un mouvement foncièrement anti-libéral dans l’esprit d’un conflit actif avec les pays occidentaux multipliant provocations et « sanctions » en tous genre contre la Russie. Cette « phase 2 » a pu prospérer en particulier grâce à la mollesse des pays occidentaux où aucun président n’avait ni la volonté ni la capacité de s’opposer à la Russie autrement que par des mots ou des mesurettes économiques ayant, en fait, permis à la Russie de doper son développement : Ni Obama ni Trump ni personne en Europe. Les occidentaux, en absence d’union et de réelle volonté, ont permis à la Russie de continuer à affirmer ses prérogatives, allant jusqu’à inscrire dans sa Constitution l’an dernier que les lois internationales passent après les lois nationales. Un véritable pied de nez aux institutions supranationales mondiales.
Le 18 février dernier, Joe Biden, président élu suite à une extraordinaire tricherie a déclaré que les Etats-Unis étaient en train de consulter les européens sur de nouvelles sanctions antirusses et que la décision ne serait pas annoncée lors de la réunion des chefs d’État de la Union européenne les 25 et 26 mars, mais plus tôt, dans la première quinzaine de mars. Il a également informé que des attaques contre la Russie allaient être lancées, suite aux prétendues (selon lui) attaques informatiques Russes contre les Etats-Unis. Quelques jours plus tard, bombardements américains en Syrie, dont le Président Assad est fermement soutenu militairement, économiquement et politiquement, par la Russie. Dans le même temps, les forces ukrainiennes multiplient leurs escarmouches en Novorossya et se préparent, selon les informations sur place, à y lancer des attaques militaires directes. Ceci bien entendu avec l’assistance de l’OTAN, c’est à dire des Etats-Unis et de l’Union Européenne.
Biden se fixe une tâche ambitieuse : Bousculer l’équilibre actuel de la politique mondiale en formant un nouvel « axe des démocraties » au-dessus des institutions internationales, une nouvelle alliance d’États qui défendent la démocratie libérale, y voyant une mission historique. Vu que ces « démocraties » sont, dans l’opinion de Biden et des dirigeants européens, fondamentalement opposées à la Russie, il est évident qu’une nouvelle étape, que certains nomment la « phase 3 », va commencer en Russie où la politique internationale a des conséquences sur la politique intérieure. Par exemple les « sanctions » et l’interdiction d’importer des produits étrangers ont permis à la Russie de relancer avec succès sa production intérieure dans de nombreux domaines, et donc de créer des emplois.
Le lendemain des déclarations de Biden, pure coïncidence, Vladimir Poutine s’adressait à huis clos aux hauts dirigeants du FSB, les services secrets Russes. Selon une source interne, le Président a lancé un véritable appel de mobilisation accrue face à l’agressivité de l’Occident. Mais personne n’a été pris de cours puisque depuis plusieurs mois de nombreux changements au gouvernement et dans les agences fédérales ont permis de mettre de nombreux « libéraux » sur la touche alors que le président a lui-même repris la main sur le plan intérieur face à, il faut le noter, une hausse du mécontentement dû aux conséquences de la crise mondiale du « covid ».
Il n’est bien entendu pas question de parler d’un nouveau « rideau de fer » entre la Russie et l’Europe, mais plutôt d’un « rideau idéologique » qui sera déployé non pas pour empêcher les Russes de sortir, mais bien pour empêcher les occidentaux et leur idéologie nauséabonde, de venir polluer la Russie. Il est certain que la Russie ne cèdera dans aucun domaine allant contre ses intérêts nationaux, quelques soient les « sanctions », voire les menaces et les agressions directes des occidentaux.
On se souvient que Vladimir Poutine déclarait dans un colloque international que, dans son enfance à Saint Pétersbourg il avait appris que lorsqu’il devient évident qu’un ennemi s’apprête à le frapper, mieux vaut frapper le premier. Ceci s’est traduit ces derniers jours dans de nombreux services fédéraux par une « feuille de route » très claire : Se préparer à porter des coups aux occidentaux pour, si besoin est, être prêt à frapper les premiers.