Par Stéphane Blanchonnet
Je prends la plume avec tristesse aujourd’hui, mais aussi avec le sentiment d’un devoir impérieux à accomplir. Houchang Nahavandi nous a en effet quittés le 20 octobre dernier à Bruxelles. Cet Iranien, ce Persan de grande culture, né en 1932 à Racht, au bord de la mer Caspienne, avait été notamment président de l’Université de Téhéran, ministre de l’Éducation de l’Empereur Mohammad Reza Chah Pahlavi et chef de cabinet de l’impératrice Farah.
Houchang Nahavandi était un polyglotte et un homme d’un savoir, d’une courtoisie et d’une distinction hors du commun, qui donnait immédiatement l’impression à ceux qui le côtoyaient (et j’eus quelquefois ce rare privilège) de quitter notre époque médiocre et triviale et d’être transportés dans un orient raffiné et intemporel. Francophone et très francophile, Houchang Nahavandi avait une connaissance parfaite de la culture française, de ses lettres, de son histoire, de ses arts, de son savoir-vivre.
Certains d’entre vous se souviennent sans doute de l’affection particulière qu’il portait à l’école d’Action française, affection qui se manifesta par les très nombreuses conférences qu’il donna dans nos différents cercles et sections mais aussi par la chronique de politique étrangère qu’il tint régulièrement pendant de très nombreuses années dans Aspects de la France puis L’Action française hebdo (devenu par la suite L’AF 2000) sous le nom de Pascal Nari. Il nous avait d’ailleurs encore accordé un entretien pour Le Bien commun il y a quelques années, en 2022, au début du soulèvement des femmes iraniennes déclenché par l’assassinat de la jeune Jina Mahsa Aminisur. Il nous reste le souvenir de ses passionnantes allocutions toujours prononcées dans un français irréprochable et ses nombreux livres pour la plupart consacrés à l’histoire de son pays. Sit tibi terra levis !




