Il y a des essais qui durent un été, et disparaissent ensuite dans les oubliettes dès que la réalité démontre la vanité de leurs thèses ; il en est d’autres au contraire auxquels le temps apporte une confirmation, ce qui incite à les relire pour comprendre ce qui leur permis de durer. C’est le cas de ce Qui est le diable de Régis Le Sommier, paru en 2024, dans lequel l’auteur part de son expérience de reporter de guerre et de la manière dont ses reportages ont pu être perçus en Occident pour poser la question de l’évolution – ou plutôt de l’involution– de la diplomatie occidentale.
Reporter de guerre : celui qui a passé une partie de sa jeunesse à Cherbourg, port de guerre ouvert sur l’infini de l’océan, comme les oies sauvages, part ensuite toujours vers la guerre. Afghanistan, Syrie, Ukraine, Le Sommier couvre les conflits au plus près de la ligne de front, emmené dans des situations dangereuses par des guides dont il n’est pas toujours sûr, ou va rencontrer des dirigeants honnis, avec toujours cette même volonté de rendre compte à ses lecteurs – ou maintenant spectateurs – de la réalité. « Il me manquait des clés pour comprendre et surtout aucune expérience locale » se plaint-il à un moment, mais c’est bien pour cela qu’il reste toujours à l’affut, loin du conformisme – maintenant autour de son site Omerta.
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