Gouvernement des juges, crise républicaine
Par Philippe Germain
Après l’impuissance républicaine, voire la trahison en Outre-Mer, de la Nouvelle-Calédonie à Mayotte, le pays réel s’effare du rôle croissant du Conseil constitutionnel dans le pouvoir. Prenant une place prépondérante dans l’élaboration des lois, il détourne l’État de droit pour imposer les préférences du pôle idéologique progressiste, c’est-à-dire des « élites » du « camp du bien » que sont l’Université et la classe médiatique… La formule « gouvernement des juges » désigne ainsi le transfert du pouvoir parlementaire. Par exemple, à travers l’intervention du Conseil constitutionnel dans le débat sur la loi sur la rétention des étrangers. Le Conseil constitutionnel, en censurant cette loi, se place en maître du pays légal parlementaire. Il interprète la loi de manière idéologique et non pas juridique.
Le pays réel subit cette dérive du Conseil, qui se comporte comme un législateur, en imposant l’idéologie du camp du bien, sous couvert du respect de l’État de droit.
Mais le décalage entre les décisions du Conseil constitutionnel et les attentes du pays réel crée une crise de légitimité du régime républicain. Le pays légal parlementaire n’est plus qu’un contre-pouvoir, tandis que les juges, devenus les véritables détenteurs du pouvoir renforcent la méfiance populaire. Cette rupture, perceptible dans les mentalités, pourrait provoquer une confrontation du pays réel avec les institutions républicaines, dans une dynamique historique française de révolte contre un pouvoir perçu comme illégitime, comme ce fut le cas avec la IVe République.
L’État de droit, tel qu’il est désormais appliqué, camoufle le pouvoir d’une oligarchie démocratique désireuse de conserver son contrôle à tout prix. Le Conseil constitutionnel est le grand usurpateur mais dévoile la réalité de la République. Une réalité qui interpelle les patriotes de plus en plus conscients de l’illusion électorale entretenue par le régime des partis…. Alors, à quand un Monk ? À quand un coup de force renversant la table des biens-pensants ? À quand une dictature démophile pour préparer le retour à l’ordre naturel. Celui d’une monarchie fédérative et autogestionnaire ?


