Par Julien de Monthémard
La pierre du Panthéon ne fera que couvrir un corps de plus dont l’âme subit le défoulement de l’Enfer.
Après avoir privé tant d’endeuillés de l’exercice de la justice naturelle, « l’avocat des criminels » se retrouve damné, enfermé entre quatre planches de culpabilité, dans la nécropole des serviles. La fascination républicaine pour ce lieu est particulièrement singulière ; pour mystifier ses figures, diviniser ses serviteurs, la République les emmène se reposer dans l’Olympe des misérables, permettant à ses citoyens de leur vouer un culte laïc et professer la grandeur providentielle de ces surhommes ayant construit par le sang et le vice le régime républicain, et détruit par là même l’idéal français.
Bâtie sous le règne de Louis XV, l’Église à la gloire de sainte Geneviève sera corrompue dans son intégrité après les événements de 1789 quand elle accueillera, impuissante, la dépouille de ceux ayant œuvré pour l’accomplissement de l’idéal républicano-révolutionnaire. Sous la IIe République, elle se fera même substituer son nom par l’expression « Temple de l’Humanité». Le nom « Panthéon », quant à lui, vient de la cité antique d’Athènes ; où il était un temple païen abritant la statue de la déesse Athéna. Cette confusion volontaire, cette perversion du lieu de culte renvoient toutes deux à la paganisation des esprits post-révolutionnaires et traduisent toute la scélératesse de la pensée républicaine contemporaine. Le Panthéon de Paris n’est en somme plus que le triomphe de la résurrection des coutumes païennes – ce que promeut intrinsèquement la République, depuis son émergence antique –, altérant dès lors la nature spirituelle de la France éternelle.
Ne vient donc pas brûler au Panthéon qui veut ! Pour avoir ce privilège, il est impératif d’être manipulé par le vice, par la détestation de la patrie et de l’humanité et par le refus de la Justice. Robert Badinter, Garde des Sceaux de 1981 à 1986, est célèbre pour avoir, par l’abolition de la peine capitale, rompu le pacte naturel et la paix sociale. Depuis, la justice n’est plus qu’une formalité administrativo-juridique, amorale et idéologique, rendue par les fonctionnaires du mal. C’est bien grâce à ses méfaits que ce dernier aura l’honneur, selon la volonté du président de la République, d’entrer au Pandémonium terrestre. Les colonnes du monument seront alors strangulées par les flammes vives des ténèbres qui viendront se frotter dans le creux de son dôme tout en épousant les restes fumeux des cadavres dont les âmes impures subiront, à perpétuité, le châtiment absolu.
Ainsi transfuge les grands maudits aux sournoises œuvres.
Brûle encore, brûle toujours, ô démon !

