« Merco-sourd »… ou le dialogue de sourds entre nos dirigeants et nos agriculteurs

par Lucie Guilliot-Meresse

« Les traités internationaux doivent être conclus, non pas dans l’intérêt du fisc, ni même dans celui du consommateur, mais avant tout en vue de la protection morale et matérielle que le travailleur doit rencontrer dans l’État chrétien », René de la Tour du Pin (Vers un Ordre social-chrétien. Jalons de route, 1882-1907). Voilà comment au début du siècle dernier, René de la Tour du Pin décrivait sa vision des traités internationaux. Cette citation toujours d’actualité est bafouée par lespoliticiens actuels au nom d’une certaine politique commerciale commune appelée MERCOSUR. Cette dernière,largement rejetée par nos agriculteurs, est un nouveau coup de massue pour ceux qui endurent le mal-être paysan depuis déjà de nombreuses années…

Des agriculteurs – qui peinent à vivre de leurs revenus de la faute de la hausse des charges, du fait de la concurrence déloyale causée par le libre-échange mais également à cause des nombreuses normes instaurées par l’Union européenne –ont manifesté et organisé des blocages partout en France. Plus d’un an et demi plus tard, et malgré les promesses du gouvernement, rien n’a changé. Pire ! Le projet d’accords de libre-échange du Mercosur a été validé le 3 septembre dernier par la Commission européenne, présenté par la méprisante Ursula von der Leyen qui rêve de briser l’hégémonie de nos pays pour instaurer une dépendance à cette Union européenne qui ne fonctionne que pour ses propres intérêts.

Ces accords, s’ils étaient votés par les 27 États de l’UE,signeraient la mort de la paysannerie française, la rendant encore plus vulnérable face à l’agriculture sud-américaine qui pourra alors exporter plus facilement et à moindre coût ses produits vers l’UE pendant que nos agriculteurs, subissant les normes, ne pourront pas être compétitifs.

Interrogeons-nous, en outre, sur l’impact écologique de cet accord… Il semble bien plus écologique de consommer des fruits et légumes, entre autres, cultivés sur notre sol plutôt que d’acheter des produits ayant parcouru plus de 6 600 km dans la soute d’un avion ou au fond de la cale d’un bateau. Àl’heure où la protection de l’environnement est le cheval debataille de nos dirigeants, ces accords montrent toute l’hérésie d’une telle commission qui choisit de sacrifier l’avenir de nos enfants pour des questions d’argent !

Aujourd’hui, les paysans manifestent de nouveau pourmontrer leur opposition ferme au Mercosur, souhaitant « attirer » l’attention d’Emmanuel Macron ; ce dernier, bien que s’étant montré, dans un premier temps, opposé auxditsaccords, semble avoir « lâché du lest ».

Alors que tous les deux jours un agriculteur se suicide, le plus souvent à cause de la précarité économique qu’engendrent les normes et taxes, et que la France a perdu 100 000 fermes en 10 ans, il est à craindre que le président français se plie encore une fois aux exigences d’une Union européenne qu’il glorifie au détriment des intérêts de son peuple…

Cette soumission d’Emmanuel Macron est infernale ! Lui qui se rêve « président de l’Union » maudite a déjà sonné le glas de notre pays profondément enlisé dans une crise économique sans précédent.

Cette situation démontre encore une fois que la république, à travers son représentant, n’agit que dans ses propres intérêts etse moque du bien commun. Emmanuel Macron, dont les rêves de chef de file de l’Union européenne sont aussi grands que son égo immesurable, est prêt à tout sacrifier pour son intérêt personnel.

L’agriculture est le cœur de notre pays, si ce cœur défaille c’est l’ensemble du pays qui s’effondre avec lui

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