Face à la République désespérante…

La République est désespérante… Alors que la situation géopolitique et les diverses crises qui affectent notre société (en particulier la crise de la dette et celle de la confiance des Français à l’égard des institutions et du monde de l’économie) devraient forcer les principales forces politiques à penser un peu plus (et un peu mieux, surtout) au bien commun et au destin du pays, celles-ci ne s’intéressent qu’à leur « bout de gras » et aux places qu’elles pourraient espérer dans un prochain gouvernement ou après une prochaine dissolution, dans la longue suite des désordres parlementaires comme de la rue : triste, et révélateur de cette idéologie du « toujours plus » mâtinée de cette insatisfaction permanente qui, en définitive, constitue le fonds de commerce des partis du pays légal. Quant au gouvernement, en attendant celui constitué officiellement par M. Lecornu, il n’a guère brillé par son efficacité ces dernières années, et cela malgré quelques personnalités parfois très impliquées (les plus communicantes n’étant pas les plus travailleuses, d’ailleurs). L’instabilité gouvernementale, au gré des souhaits présidentiels ou des aléas électoraux et parlementaires, ramène la France aux temps contrariés de la Quatrième République, ceux-là mêmes que le général de Gaulle avait tenté, avec un certain succès tout de même, de faire définitivement oublier !

Le triste spectacle des ambitions des féodaux du pays légal, pour qui l’élection présidentielle est « la reine des élections », nous impose de réfléchir au-delà de ce modèle républicain, au-delà de 2027 : le temps républicain est aujourd’hui l’ennemi de la politique utile parce qu’il limite l’horizon à de simples échéances électorales et aux jeux d’appareil pour confisquer le pouvoir, au moins pour quelques années. Alors qu’il faudrait à la fois l’unité et les libertés pour relever les défis contemporains et pour assurer « l’avenir long », la République empêche l’une et limite les autres, dans un tango qui étourdit les citoyens sans les satisfaire dans leurs demandes légitimes (1), au risque de bloquer la situation ou de fâcher ceux qui, alors, se considèrent comme les « oubliés de la République ». Le soulèvement des Gilets jaunes, dernier grand mouvement populaire français, portait cette double revendication (parfois de manière maladroite, colérique ou outrancière (2), malheureusement) qui, à ce jour, n’a pas été satisfaite.

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