Par Olivier Giot, secrétaire général d’Action française
Pour notre plus grand bonheur et pour notre bien – cela s’entend –, nos « experts » sont de retour sur nos plateaux télévisés. Cette résurgence fait suite au bouleversement géopolitique majeur engendré par le rapprochement entre Trump et Poutine. Spectacle pittoresque où l’on voit ici Emmanuel Macron, là un général à la retraite, ailleurs encore un « expert en covid » devenu « expert en diplomatie », psalmodiant en chœur le remède magique à cette nouvelle menace : « souveraineté » !
Cependant, ce mot qui résonne comme un espoir, un impératif pour nous autres royalistes n’est finalement qu’un concept de nouveau détourné, souillé par nos élites. Le Petit Robert, pour qui ce terme de la langue française est relativement simple à comprendre, « qui n’est soumis à aucun autre État », peut se rhabiller, car le petit Emmanuel ne cesse de détourner les mots et les sentiments, s’adonnant à son péché mignon, le fameux « en même temps », poussant l’exploit jusqu’à donner un parfum de trahison à ce vocable trop patriote à son goût. Ce triste sire évoque exclusivement la souveraineté européenne et, lorsqu’il tente de flatter le pays réel en abordant la souveraineté nationale, il choisit d’ignorer le grand déclassement de notre pays dont il porte seul la responsabilité et qui rendrait presque obsolète l’idée même de souveraineté.
Qu’il bombe le torse, qu’il retouche ses biceps sur Photoshop ou qu’il prêche sur Instagram, cela ne nous fera pas oublier que plus de 1 500 entreprises françaises ont été acquises par les États-Unis, souvent avec la complicité de son gouvernement. D’Alstom bradée en 2014 à Latecoere, fleuron de l’aviation militaire acheté en 2019, sans oublier LMB Aerospace qui est actuellement sous la menace d’un projet d’acquisition par l’Américain Loar Group. À titre d’information, cette PME corrézienne produit des ventilateurs pour le Rafale, les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et le char Leclerc. Nous assistons à une vaste braderie de nos fleurons industriels et de nos pépites stratégiques, nous plaçant ainsi dans une position de soumission vis-à-vis de l’Union européenne ou des nouveaux maîtres du monde.
Le décalage entre le discours sur la souveraineté, habilement véhiculé par Macron, et ses difficultés rencontrées pour protéger son pays demeurera comme le grand paradoxe de cette époque. Les Français expriment leurs préoccupations ; ils ont pris conscience des menaces économiques, normatives, migratoires et civilisationnelles qui découlent d’une République semblant désormais vouer la France à l’impuissance économique et diplomatique, dégradant ainsi son rayonnement international.
La royauté, régime d’indépendance, doit constituer la solution afin que la France retrouve son statut de puissance.
Nous vous convions le samedi 10 mai prochain à Paris pour notre colloque annuel qui, cette fois, portera sur « Libertés, souveraineté, royauté ». A travers des échanges enrichissants et des perspectives audacieuses, cet événement a pour objectif d’esquisser une nouvelle voie pour la France, seule capable de la protéger contre les menaces intérieures et extérieures.
Il n’existe pas de souveraineté sans souverain !