You are currently viewing Monde &  Vie : La submersion migratoire et le défi démographique

Monde & Vie : La submersion migratoire et le défi démographique

François Bayrou a récemment suscité un tollé politico-médiatique en parlant d’un « sentiment de submersion migratoire », à propos de Mayotte – mais la vigueur des réactions montre bien que toute la France est concernée. L’expression rappelle le fameux « sentiment d’insécurité », qui, dans les années 1980, avait déjà ému les belles consciences, mais dont seuls quelques dinosaures idéologiques, comme l’ancien garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, croient encore aujourd’hui qu’il relève du « fantasme ». Parler de « submersion », ou de « grand remplacement » n’est pas sans inconvénient, car ces mots peuvent laisser penser que le principal danger vient de l’extérieur, c’est-à-dire de l’immigration elle-même, ce qui n’est pas vrai : le premier responsable de cette situation est le peuple français, qui se suicide en ne faisant pas d’enfants – comme, hélas, les autres peuples de l’Europe de l’Ouest. En France, le nombre des naissances n’a pas cessé de baisser depuis 2011 (excepté en 2021). Il a atteint son plus bas niveau l’an dernier, avec 663 000 naissances contre 828 000 en 2010. La différence entre ces deux chiffres représente la population d’une ville comme Toulon ! Encore ces 663 000 naissances comprennent-elles les enfants nés de femmes immigrées ou issues de l’immigration.


En 2022, le magazine Elle a publié un sondage montrant que 30 % des femmes en âge de procréer et encore sans enfants ne souhaitent pas en avoir. Leurs raisons tiennent principalement à un désir d’épanouissement personnel, à la crainte du changement climatique, à la surpopulation de la planète ou aux conflits. Parmi elles, plus de la moitié se déclarent « très féministes » ou « très écologistes ». Probablement adhérent- elles aussi au wokisme, aux théories du genre et autres imbécillités en vogue dans notre société prétendument libérée, en réalité engoncée dans la camisole de sa folie. À l’opposé de ces divagations, l’un de mes fils, retour d’Egypte où il était parti avec SOS Chrétiens d’Orient, me décrivait la grande pauvreté, mais aussi la vitalité joyeuse des bidonvilles du Caire grouillants d’enfants. Ces pauvres savent que l’enfant est une richesse – ce que nous, riches occidentaux, avons oublié. La population française « de souche » ne se renouvelle pas. Or, un déficit budgétaire se redresse plus facilement qu’un déficit démographique, et la dette publique, si énorme soit-elle, se comblera plus facilement que les vides laissés par les dix millions d’enfants français avortés dans le ventre de leur mère depuis un demi-siècle. En prêtant récemment la main à cette hécatombe, le Rassemblement national, qui prétend s’opposer à l’immigration de masse, l’a au contraire favorisée. Car la mentalité contraceptive stérilise l’avenir. C’est à travers leur jeunesse que les peuples se perpétuent ; et ceux qui refusent l’enfant meurent de vieillesse et sont remplacés par de plus jeunes. C’est une loi de l’histoire implacable.

La suite