De l’indopacifique à « Kiel et Tanger »
Par Philippe Germain
Notre Groupe aéronaval, autour du porte-avions Charles De Gaulle, met le cap vers l’Océan Pacifique. C’est un événement marquant et fort pour le renom de la France. C’est aussi un signe politique pour les citoyens de nos territoires d’Outre-Mer, malheureusement trop négligés des métropolitains.
Suite à de la faiblesse républicaine en Nouvelle-Calédonie, cette démonstration de puissance, nous l’avions explicitement souhaitée le 16 juillet dans notre rubrique n°31 : « Un État fort aurait montré à nos ennemis de l’extérieur sa puissance en missionnant l’un de nos trois bâtiments de projection et de commandement. Après 25 jours de mer, il aurait mouillé sur place, pourquoi pas accompagné d’un sous-marin océanique de classe Suffren, montrant aux Chinois notre détermination et aux Australiens qu’ils ont eu tort de rompre leur contrat naval avec la France ». L’Action française, appliquant sa méthode politique expérimentale, jouait alors son rôle d’avant-garde du pays réel ultramarin comme elle le fait pour nos paysans métropolitains face à l’Empire européen. Et enfin… enfin, le contre-amiral Jacques Mallard, commandant de la force aéromaritime de réaction rapide, annonça le 8 novembre la « mission Clemenceau 25 », du nom symbolique de celui ayant pris le pouvoir en 1917 grâce à Léon Daudet et marqué l’histoire de France par sa détermination : « Politique intérieure, je fais la guerre ; politique extérieure, je fais toujours la guerre ». En 2024 il s’agit pour notre diplomatie maritime de montrer à l’un de nos ennemis extérieurs, Pékin, la détermination française sur les océans et la puissance de notre « Royale ». La France seule est en mesure de le faire.
Cap vers l’indopacifique pour officiellement « promouvoir un espace indopacifique libre, ouvert et stable avec nos partenaires régionaux dans le cadre du droit international et à contribuer à la protection de nos populations et de nos intérêts ». Et pour cela, déployer une force « assez importante dans une zone qui, dans les dix prochaines années, verra plus de 40% du PIB mondial transiter, montre l’intérêt de la France pour la zone au travers de la thématique de sécurité maritime, malgré l’éloignement ».
Voilà qui est bien. A priori du moins, car notre ami le diplomate bainvillien, Dominique Decherf, lève un risque dans La Nouvelle Revue Universelle (n°78) à paraître : « Dans le Pacifique et l’Océan Indien, la France pourrait se voir cantonnée au rôle de simple supplétif de l’Amérique, en fournissant, face à la Chine, l’appui de la Nouvelle-Calédonie (comme en 1943) ; ou en aidant à stabiliser les insulaires inondés par la montée des eaux. Cependant elle dispose d’un atout lui permettant de jouer un tout autre rôle : sa force sous-marine nucléaire (SNLE). Car la question de la dissuasion nucléaire est au cœur des politiques du Japon, de la Corée du Sud et, bien entendu, de la Corée du Nord ainsi que de la Chine qui a décidé de décupler le nombre de ses ogives. Preuve, en creux, que notre rôle est pris en considération : c’est lui qui a amené les Anglo-Américains à contraindre l’Australie, absorbée dans l’AUKUS (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), à annuler le « contrat du siècle » signé avec la France ». CQFD… Ce qu’il fallait démontrer aurait dit Maurras.
Profitons-en pour rappeler la loi historique énoncée dans Kiel et Tanger : « Une France pourrait manœuvrer, avec facilité et franchise, du seul fait qu’elle se trouverait, par sa taille et par sa structure, très heureusement établie à égale distance des empires géants et de la poussière des petites nations jalouses de leur indépendance ».
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