Action française et droit du sol
Par Philippe Germain
Depuis le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie est la proie de violences kanak suite au sentiment de xénophobie provoqué par le projet gouvernemental de revenir sur le « gel » du droit du sol inscrit dans les accords de Nouméa de 1998. Oui, oui, une partie de l’Outre-Mer applique un droit du sang.
Le droit du sol, le jus soli fondant le Code de la nationalité française est né le 7 février 1851 sous la IIe République et fut renforcé le 26 juin 1889 sous la IIIe République. Suite à l’immigration massive des années 1970-80, sur la plate-forme de gouvernement RPR-UDF pour les élections législatives de 1986 figurait la réforme du Code de la nationalité. Oui, l’arc républicain RPR-UDF proposait de mettre un terme à la fabrication de « Français de papier ». En revanche, une fois au pouvoir, le Gouvernement de cohabitation Chirac enterra cette réforme en réunissant la Commission de la nationalité présidée par Marceau Long.
La réforme du Code de la nationalité devint alors le cheval de bataille du Front national, sous la houlette de son unique député maurrassien, Georges-Paul Wagner. Au Zénith, le 2 avril 1987, Jean-Marie Le Pen déclara la patrie en danger, précédé de l’ancien membre du Comité directeur d’AF Wagner ayant déclaré que « le droit de la nationalité française se fonde sur trois principes essentiels :
- Le premier principe : est Français celui qui naît de parents français. C’est le droit du sang et de la lignée, le droit de la famille, car ce sont les familles qui font les nations et les nations sont, elles, des héritages, historique, spirituel, culturel. La France était riche d’elle-même et de son passé, de ses œuvres et des travaux de ses héros et de ses saints, avant que les immigrés viennent l’enrichir, par leur présence et leur travail.
- Le deuxième principe, c’est qu’on peut devenir Français et même bon Français par naturalisation, mais alors il faut le demander, le souhaiter ; il faut le mériter, au cours d’un temps d’épreuve, par sa conduite et son assimilation.
- Le troisième principe, c’est qu’on ne peut évidemment acquérir la nationalité française sans perdre sa nation antérieure et que nous n’avons que faire de bi-nationaux qui sont en général des étrangers se servant de la France au lieu de la servir. »
À la lecture du premier principe, on comprend que l’influence de Wagner sur le FN n’est pas un droit du sang dans l’esprit mythique de la « pureté du sang » (limpieza de sangre) espagnole et portugaise des XVe et XVIe siècles mais dans l’esprit vieille France où le « sang », la « race » c’est la famille, le lignage, la lignée. Une conception ni ethnique, ni identitaire, encore moins raciale mais filiale, historique du droit du sang. Il faut donc briser le stéréotype établissant d’étroites affinités entre Front national et nationalisme ethnique. Si, dès 1987, le FN n’eut pas une conception biologique du « droit du sang », il le dut à l’approche maurrassienne de Wagner. Pour les législatives 2024, le programme du Rassemblement national comprend « la suppression du droit du sol », a priori dans la continuité du principe de Wagner du droit du sang vu dans une perspective historique de lignée. En revanche, le programme ne mentionne plus les deux autres principes de naturalisation et de double-nationalité portés par Wagner.
Pour I’école d’Action française, bien qu’au XIVe siècle (1315) la notion de droit du sol apparaisse dans un édit royal, elle y est aujourd’hui opposée. Sa raison est double : lorsqu’une présence irrégulière sur le territoire national est source du « droit » à la nationalité française pour un enfant qui y naît, donc de manière illégale, il n’y a plus à proprement parler de droit. Et lorsqu’on n’est plus maître de ses frontières en raison des traités internationaux et européens qu’on a signés et continue de signer, il n’y a plus de sol. Le droit du sol républicain n’est plus qu’un moyen particulièrement efficace du pays légal et des européanistes forcenés, d’organiser la submersion migratoire de la France.
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