You are currently viewing <strong>Les JO à Paris : Vers une cynique comédie ?</strong>

Les JO à Paris : Vers une cynique comédie ?

Sport et diplomatie

La France s’est vu confier l’organisation à Paris des Jeux olympiques d’été en 2024.

Nous sommes à un an et quelques mois de l’ouverture de ces jeux.

La France doit par conséquent vérifier si les conditions sont réunies pour en poursuivre la préparation.

Le principe de ces jeux auxquels l’essentiel serait de participer selon la célèbre formule du baron Pierre de Coubertin, est de permettre par le sport une communion dans la paix et l’harmonie internationale en créant une émulation pacifique entre les nations.

Cela va à l’encontre de l’esprit de belligérance qui caractérise les relations entre un certain nombre de pays souhaitant participer à cette rencontre de la jeunesse du monde.

Déjà madame Hidalgo parle d’exclure les équipes qui appartiendraient au « côté obscure de la force », oubliant l’esprit de la trêve qui doit les présider.

Outre l’incapacité des groupes de travail actuellement chargés de l’organisation de l’événement, la dérive des financements, l’enfer que vivront les Parisiens, les problèmes de sécurité pour tous, les retards multiples, autant de points inquiétants sur lesquels nous ne manquerons pas de revenir, ne faudrait-il pas surseoir d’une année au moins, compte tenu de la montée spectaculaire du risque de guerre totale provoqué par les attitudes irresponsables des protagonistes contre le plus souvent, l’avis des états-majors militaires ?

Un vote des autorités nationales assemblées au sein d’une séance plénière de l’ONU ne serait-il pas de nature à porter le débat sur la question cruciale qui est posée : les dates fixées pour l’ouverture des jeux olympiques à Paris méritent-elles d’être décalées afin de permettre aux organisateurs de travailler avec pertinence et efficacité, sérénité et cohérence ?

La situation intérieure de la France et de l’Union européenne est durablement affectée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, au point que les moyens font défaut pour investir les ressources suffisantes, sur le plan tant économique qu’humain, dans l’organisation de cette rencontre de la jeunesse sportive de tous les pays du monde.

La tournure ouvertement belliciste que prennent les déclarations des dirigeants européens comme l’a récemment rappelé le chroniqueur Eric Desmons (la lettre de Causeur du 22/02) sont de nature à contrarier ce qui risque de devenir une comédie hypocrite : « Comment une telle construction politique peut-elle aujourd’hui redoubler de bellicisme, au point, pour ses dirigeants et ceux des Etats membres, de passer à l’unisson d’un discours de soutien à l’Ukraine à celui d’une quasi-déclaration de guerre à la Russie sur le registre civilisationnel ? Fin janvier, la ministre verte des Affaires étrangères de l’Allemagne, Annalena Baerbock, ne s’est pas embarrassée des précautions de langage pourtant bien faibles de Madame von der Leyen pour définir l’orientation européenne : “Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres”. Quelques jours plus tard, M. Macron assurait M. Zelensky de “sa détermination à accompagner l’Ukraine vers la victoire” … Comment interpréter le fait que l’Union européenne, si attachée à la paix, ait ainsi renoué avec une conception du politique défini par le couple ami/ennemi, selon les catégories du juriste nazi Carl Schmitt ? »

Dans ce contexte de poudrière l’Action française, l’un des plus anciens mouvements politiques de France, se demande si le décalage d’une année ne serait pas un acte fort exprimant la volonté de ses organisateurs que les Jeux olympiques de Paris puissent se dérouler dans un climat de paix retrouvée et de dialogue entre les nations.

La sécurité des athlètes et du public ne sera garantie que si la paix et le dialogue sont possibles.

Du reste, il ne s’agit pas ici que des Jeux olympiques : Il convient d’envoyer un signal fort à la « communauté internationale ». On ne peut faire comme si tout allait bien en Europe.

Consacrer des forces civiles et militaires à cette préparation en 2023 pour une ouverture des Jeux en 2024, est-ce raisonnable?

Ne serait-il pas opportun que les institutions françaises posent clairement la question dès maintenant, afin d’éviter de disperser les efforts et les moyens en pure perte ? Une suspension temporaire permettrait à la France d’œuvrer avec calme et détermination à la réconciliation des nations et au retour à une situation internationale plus adaptée au bon déroulement de ces Jeux.

Une consultation des citoyens français pourrait être lancée afin d’appuyer une telle initiative.