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Une question de drapeau

Par Charles Saint-Prot

Universitaire, essayiste

En cette période de fêtes où l’on parle de la « bonne nouvelle » en adorant l’enfant Dieu dans la crèche, on se plait à espérer quelque chose de mieux en 2022 que ce qui nous a été donné de voir et de vivre en 2021. On a déjà eu les sapins métalliques, et le déboulonnage de la statue de Saint Michel en Vendée ordonné par le tribunal administratif durant l’an écoulé, (sans parler de la gestion angoissée et irrationnelle de la pandémie et autres pitreries diplomatiques) et voici que l’on nous inflige le drapeau européen sous l’arc de triomphe dès le premier janvier 2022. A l’AF on avait administré une fessée à Jean Jacques Servan Schreiber pour moins que ça. Il aura fallu que les bulles de champagne et les plantureux repas de fin d’année aient cloué nos équipes parisiennes dans leurs salons ou au fond de leurs lits, pour que rien n’ait encore été tenté pour protester avec vigueur contre cette infamie anti-Française. Notre ami Charles Saint-Prot ouvre le feu. (AF)

Ce n’est pas la première fois qu’une affaire de drapeau s’insère dans la vie publique française. Il y avait eu à la fin du XIXe siècle la question du drapeau blanc refusé par les Républicains, devant tout à Bismarck, et les Orléanistes  « libéraux » et qui ne voulaient pas de la monarchie ou souhaitaient que celle-ci fut uniquement constitutionnelle et sans pouvoir, de façon à poursuivre leur sordides magouilles, ce que refusa le Comte de Chambord avec justesse.

Mais qui aurait pu penser que le président français pousserait l’infamie jusqu’à faire retirer le drapeau tricolore de l’Arc de triomphe et pavoiser l’Elysée du torchon européen ? Imagine-t-on le Général de Gaulle – l’homme du grand refus (refus de la défaite, de la prétention anglo-saxonne, de l’hégémonie américaine…) – aller dans ce sens, lui qui avait été tant ému de voir les marins de l’Ile de Sein répondre à son appel et gagner la côte britannique en brandissant le drapeau français, en juin 1940.

Depuis que le Roi Louis XVI a adopté le drapeau qui place le blanc de la Monarchie au milieu des couleurs (bleu et rouge) de la ville de Paris, le blanc étant alors plus grand que les deux autres, des millions de Français sont morts pour cet étendard qui a fait le tour du monde. C’est pourtant ce drapeau que le petit Emmanuel Macron prétend reléguer au magasin des accessoires pour la simple gloriole de présider le petit bout d’Europe connu sous le nom d’union européenne (UE) et pour complaire aux socialo-écologistes allemands et aux socialo-gauchistes espagnols.

De fait, Emmanuel Macron poursuit le rêve ridicule d’être le maitre du monde par pure ambition personnelle et parce que le hasard fait que c’est au tour de Paris de présider l’union européenne, sans d’ailleurs que le terme de présidence de l’UE  ne corresponde à la moindre fonction existante. Cette pseudo présidence intervient  une fois tous les treize ans environ , car, depuis le Brexit, il y a encore 27 membres  dont des pays aussi prestigieux que Malte, la partie grecque de Chypre, la Slovénie, la Lettonie ou l’Estonie…

Mais qu’importe à Emmanuel Macron qui vit dans l’illusion théâtrale et est pleinement déconnecté du pays réel. D’ailleurs, ses récents vœux ne s’adressaient pas au peuple français qu’il méprise, mais à ce qu’il appelle l’Europe dont il est plus que tout entiché en bon libéral cosmopolite. Un cosmopolite est un individu de nulle part, le contraire du citoyen enraciné. Bref un home qui ne croit pas en la nation, ni en son drapeau !  C’est exactement la raison pour laquelle il est temps d’en finir avec un système qui propulse à a tête de l’Etat n’importe qui pour faire n’importe quoi.