Je voudrais revenir quelques instants sur cette vidéo stupéfiante de Macron arborant la photo des bouffons MacFly et Carlito pour célébrer la rentrée des classes, tout en évoquant dans la même séquence, incidemment et sans portrait, en le nivelant par le grotesque, la mémoire de Samuel Paty.
Il importe de comprendre que rien dans tout ceci ne relève de l’erreur ni même simplement de la stratégie de communication. Il s’agit en réalité d’une jouissance permanente de la transgression, d’une jouissance malsaine, à mêler le tragique d’un homme qui a été assassiné pour porter les valeurs de la France avec le grotesque d’un exécutif qui rabaisse et salit tout ce qu’il touche mais qui, surtout, y prend du plaisir.
Je le dis clairement et vous m’enverrez des oranges si je dois en répondre où que ce soit mais je n’ai peur de rien : cette jouissance est de nature psychopathique et malsaine. Et j’ajoute que nos si légitimes indignations, nos blessures, les souffrances que ce comportement provoque, contribuent de manière évidente à cette jouissance malsaine
Au-delà des analyses politologiques mille fois recuites sur le«en même temps», sur la com, sur ceci, sur cela, il y a un puits insondable dont personne n’ose jamais vraiment parler, qui est celui d’une perversité malsaine et c’est cela-même qui fait que ce personnage est haï comme personne ne l’a été à la tête de ce pays depuis si longtemps.
En politique, on pardonne les erreurs, on pardonne même quelques mensonges, on pardonne quelques errements, mais cette perversité malsaine ne peut que provoquer de la haine, de la répulsion, et, en face, du côté de ceux qui y prennent du plaisir par procuration, une sorte d’adhésion fanatisée tout aussi malsaine : quel pied d’être enfin du côté du vice, de la transgression décomplexée en mêlant les mocassins à glands et les survêtement racailles.
J’ajoute qu’en pleine crise sanitaire au cours de laquelle on n’a cessé de seriner que les Français réfractaires au passe de la honte étaient des analphabètes rejetant la science, il n’est pas anodin de choisir deux semi-débiles pour fixer aux jeunes ce que l’on attend d’eux en termes de travail intellectuel et d’élévation (il est vrai qu’on n’ose plus parler d’ «élèves » mais d’ «apprenants») vers les lumières de l’esprit.
Je n’ai que dégoût, mépris et rejet généralisé de tout ce qu’incarne ce personnage et ses suiveurs. On ne mesurera jamais assez le mal qu’ils auront fait à ce pays.
Voilà qui est dit.