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Création d’un observatoire du français en Afrique

Nous avons l’autorisation par le Carrefour des Acteurs Sociaux, de diffuser cet appel qui nous parait fort opportun pour favoriser l’émergence d’une nouvelle politique africaine de la France. (NDLR)

Par le Carrefour des Acteurs Sociaux

Appel pour la création d’un observatoire du français en Afrique à Villers-Cotterêts centré sur l’économie et les entreprises

Avec le soutien du pôle francophonie du Carrefour des Acteurs Sociaux, de l’association Avenir de la langue française, du Centre d’Études et de Réflexion sur le Monde Francophone (CERMF) …

L’évolution rapide de la situation en Afrique nous semble justifier la création d’un observatoire du français sur ce continent, à but principalement professionnel

Le contexte

Dans le cadre des projets d’activités à Villers-Cotterêts, le Carrefour des acteurs sociaux a rassemblé le premier quelques dizaines de propositions, dont celle d’un observatoire du français en Afrique.

Cette proposition répond à plusieurs constatations :

•             la chance extraordinaire pour le rôle mondial de la langue française et pour les entreprises françaises en particulier d’avoir un espace d’environ 500 millions d’habitants où l’on peut travailler en français, même si une partie rapidement décroissante de la population n’est que peu ou pas francophone, si

La remise en cause de cette situation côté français, par une certaine ignorance de l’importance du travail en français à l’étranger (ayant travaillé dans une douzaine de pays, j’ai été sensibilisé aux questions de langue de travail et de la langue des relations avec l’extérieur), ignorance qui se traduit souvent par des affirmations du genre : « dans mon entreprise, j’ai suffisamment de personnes parlant moyennement anglais et ça suffit pour travailler n’importe où ».

•             La remise en cause de cette situation d’utre part côté africain dans certains milieux, heureusement en général non économiques, mais qui ont un rôle médiatique et culturel important, notamment en matière de programmes scolaires et de la langue d’enseignement. Cela dans le cadre de mouvements « décoloniaux », voire directement antifrançais

D’où la nécessité d’un observatoire NON UNIVERSITAIRE de la situation du français dans ces pays, pour faire connaître l’importance que le français a pris non seulement comme langue officielle et de travail mais aussi comme langue maternelle, familiale, d’usage professionnel et de langue commune « dans la rue » dans beaucoup de villes africaines. Un des objectifs est d’éviter la catastrophe qu’a été au Maghreb l’arabisation de l’enseignement, en faisant mieux connaître que le français est devenu une langue africaine largement diffusée, tout aussi légitime que les autres langues locales ou nationales, et souvent plus utile.

Le tout diplomatiquement et en bonne connaissance des autres idées qui ne sont pas toutes à écarter, notamment concernant la pédagogie des premières années du primaire.

Que faire ?

Concrètement, mettre en place un centre de documentation et d’échanges (colloques, documentation sur les formations utiles…)

Confier cette mise en place à une institution solide compétente en économie, ayant déjà des réalisations dans ce domaine. Cette institution doit avoir une bonne expérience des entreprises. D’où mon affirmation ci-dessus du caractère impérativement non universitaire.

Pourquoi ? Beaucoup d’universitaires sont certes très compétents en matière africaine, mais ils le sont moins en matière d’entreprise, et surtout nombreux ont des biais intellectuels dans le domaine linguistique.

Soit ils sont linguistes et se passionnent pour une langue africaine pour laquelle ils rêvent d’un rôle inaccessible du fait des moyens financiers et surtout humains qu’ils réclameront aux politiques et qui pèseront sur le développement.

Soit ils ont une attitude politique, comme ce fut le cas au Maghreb, et comme c’est le cas aujourd’hui dans certains états du Sahel avec des tentatives de promotion de l’arabe, ou, dans d’autres milieux, de l’anglais.

Il conviendrait d’exposer en détail des raisons de cette catastrophe maghrébine, et de ce que certains prévoient en Afrique subsaharienne : sous prétexte d’enseigner en langue maternelle, on enseigne en fait une langue normalisée (l’arabe standard, le wolof standard etc.) qui n’est la langue maternelle de personne. Par ailleurs le vocabulaire économique et de gestion n’existe souvent pas dans beaucoup de langues africaines. Et surtout il n’existe pas de personnes compétentes pour enseigner dans toutes les langues locales, ni de formation de formateurs dans ces domaines. Bref, comment Maghreb on commence par casser ce qui existe avant s’apercevoir que c’est quasi impossible à remplacer.

On risque enfin de dévaloriser les classes qualifiées dont le français est la langue maternelle ou d’usage.

En étant un peu brutal, on pourrait dire que cet observatoire aurait pour but d’une part de ramener certaines élites locales à la réalité linguistique de leur pays, et de montrer aux entreprises françaises tout le bénéfice qu’elles pourraient tirer d’un environnement francophone.

Appel

En conséquence, j’appelle toute personne qualifiée attentive au développement économique et humain de l’Afrique à appuyer cette proposition.