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L’Éditorial de François Marcilhac

Terrorisme islamique : tout sauf une « tragédie »

Le nouvel attentat islamique qui a endeuillé la France, vendredi dernier, n’est que le dernier d’une longue série qui, malheureusement, n’est pas près de s’achever. Mais comment son caractère insupportable en soi — le lâche assassinat d’une fonctionnaire de police au sein du commissariat de Rambouillet — ne serait-il pas redoublé par le caractère, tout aussi insupportable, même s’il est d’un autre ordre, des propos de Castex qui n’a su, à la sortie du commissariat, que débiter sur un ton mécanique : « Notre détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes est plus que jamais intacte », tandis qu’Emmanuel Macron tweetait : « Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien », avant de se rendre, le lendemain, auprès du mari de la victime ? Croient-ils faire encore illusion en martelant à chaque assassinat, tels des robots, la même rengaine préenregistrée ? Quant à Dupond-Moretti il ne lui aura fallu que quelques heures pour instrumentaliser l’attentat contre son principal ennemi, à savoir… le Rassemblement national ! Après avoir, de manière particulièrement laborieuse, adressé « ses pensées émues à la famille, aux proches et aux collègues de la fonctionnaire de police lâchement assassinée dans l’exercice de ses fonctions », il a accusé Marine Le Pen, qui dénonçait le laxisme du Gouvernement, « d’exploiter cette tragédie » à son profit. Quant à l’emploi, précisément, du mot « tragédie », il ne laisse pas d’inquiéter sur le déni de réalité qu’il traduit de la part du garde des sceaux, ministre de la justice, car il dissout les responsabilités individuelles. Mais peut-être est-ce le message que le gouvernement veut envoyer aux Français : le terrorisme islamique s’impose à nous comme une fatalité à laquelle nous ne pouvons pas échapper. C’est pourquoi, Valls, en son temps, nous avait prévenus : il fallait apprendre à vivre, et à mourir, avec lui.


Une « tragédie », donc, à laquelle ni la victime, ni le criminel ne peuvent échapper puisque, par définition, chacun, dans une tragédie, ne fait que réaliser son destin : l’islamiste, auquel la République est coupable de ne pas avoir su enseigner ses valeurs, victime, aussi, de l’islamophobie ambiante, voire de la discrimination structurelle de la société française ; la fonctionnaire de police, victime expiatoire de cet état de fait, qu’elle incarne en tant que telle. Quant au Gouvernement ? Dupond-Moretti a vendu la mèche : les mâles propos de Castex et de Macron, débités de manière automatique à chaque attentat, ne sont que de l’affichage, car ils ont choisi l’impuissance, dans l’espoir de maîtriser ce que la tragédie leur laisse de latitude : prévenir suffisamment d’assassinats pour donner l’illusion qu’on fait quelque chose et, surtout, pour laisser le terrorisme se développer dans des proportions acceptables par la société française, et on a vu, après Charlie Hebdo, le Bataclan, la promenade des Anglais à Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray, Samuel Paty, les chrétiens assassinés toujours à Nice — nous ne sommes pas exhaustifs —, que la société française était, comme on dit aujourd’hui, « résiliente », c’est-à-dire, en bon français : passive. Oui, nos compatriotes ont appris à vivre, et à mourir avec le terrorisme islamique. Et à accepter l’impuissance revendiquée de nos gouvernants, d’abord Hollande, ensuite Macron. Ils ont appris à accepter qu’au nom des « valeurs » républicaines, il soit impossible de lutter efficacement contre l’islamisme, ce qui supposerait des mesures de police, de justice et de politique étrangère qui décoifferaient nos bonnes consciences. Au lieu de cela, Macron, après avoir joué tantôt au repentant vis-à-vis de l’Algérie, tantôt au matamore sur les caricatures de Mahomet, laisse le gouvernement algérien ou le parlement pakistanais humilier notre pays. C’est ainsi que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale algérien, Hachemi Djaâboub, a qualifié la France « d’ennemi éternel et traditionnel » de l’Algérie devant les sénateurs algériens ; de même, le gouvernement pakistanais propose au Parlement de voter l’expulsion de notre ambassadeur, accédant ainsi à la principale revendication d’un parti islamiste qu’il prétend pourtant interdire ! Dans l’un et l’autre cas, aucune réaction de Paris. Il avait pourtant fallu bien moins, et bien peu, pour que Macron rappelle notre ambassadeur à Rome, en 2019 !

Insupportable indécence de gouvernants qui croient pouvoir finasser avec un terrorisme islamique, qu’ils peuvent d’autant moins combattre qu’ils en favorisent le terreau : immigration incontrôlée, zones dite de « non-droit », en fait de droit islamique, favorisées par une économie parallèle au vu et au su de tous, discrimination positive, haine de soi et repentance, promotion du communautarisme, attaque frontale contre la liberté religieuse visant principalement les chrétiens et, à travers eux, l’identité nationale…  Le principal n’est-il pas que le terrorisme islamique n’interdise pas les affaires ? Ni la dilution des nations dans le mondialisme ? Il pourrait même la favoriser en hâtant la disparition complète de notre identité nationale. Après tout, l’oumma ne serait-il pas une forme encore archaïque du mondialisme ? Pourquoi ne pas parier, ensuite, sur la force d’attraction et de dissolution du consumérisme ? Le principal défaut de nos élites est de croire que les islamistes sont perméables à leurs schémas.

François Marcilhac (Directeur politique de l’Action française)