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Résistance

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L’éditorial de François Marcilhac

On aurait tort de croire que l’année 2020 fut une année perdue pour nos gouvernants : si elle a suspendu la réalisation de certaines réformes, comme par exemple celle des retraites, que le pouvoir n’a pas abandonnée, elle n’a que retardé l’adoption définitive de la PMA et elle a, surtout, permis l’inscription dans notre droit de mesures liberticides sous un prétexte sanitaire. Car le caractère exceptionnel des mesures adoptées ne doit pas faire illusion : partout en Europe, singulièrement en France, la gestion de la pandémie aura démontré combien nos États européens fondés sur « l’État de droit, la démocratie et les droits de l’homme », pour reprendre le triptyque du Conseil de l’Europe, justifient, à partir du moment où les conditions sont réunies, des dispositions qui violent nos libertés fondamentales, tout en réduisant « l’homo democraticus » à sa dimension purement utilitaire.

Quelles sont ces conditions ? Une situation objective — la dangerosité d’un virus — qui permet d’instiller une politique de la peur fondée sur l’infantilisation des citoyens. Après plusieurs mois de directives contradictoires, assénées par le pouvoir, il convient désormais, devant l’arrivée de vaccins, de mener une politique d’« accompagnement » des « récalcitrants », dans un discours scientiste qui autorise les gouvernants à ôter toute légitimité à la délibération politique et au doute personnel.

Cette vérité du macronisme n’est que celle d’une oligarchie qui impose, la crise sanitaire aidant, sa dictature sans même plus conserver les formes. Et si le Conseil constitutionnel, ou le Conseil d’Etat réfrène peu ou prou l’ardeur de nos gouvernants, qu’il s’agisse de la loi Avia sur la « haine » sur internet, ou de l’interdiction de facto de la pratique des cultes, c’est dans l’attente de décisions prises au plan de l’Union européenne. Car celle-ci demeure le principal danger : c’est en son nom et sous son autorité que nos politiques sont décidées, et que les chantages contre les peuples qui veulent rester libres sont pratiqués, qu’il s’agisse de politique migratoire ou du pacte social. Rien ne doit échapper au Big Brother bruxellois, dont la mission est d’inventer non pas un introuvable peuple européen, lequel serait encore trop ethnique mais, sur le continent européen, un peuple contradictoire, puisque à la fois cosmopolite — en ce sens préfigurant le village mondial, d’où un immigrationnisme idéologique — et cochant toutes les cases sur le plan dit sociétal. D’où les politiques de plus en plus agressives menées par la Commission européenne en matière de droits à, visant à criminaliser toute référence à une quelconque loi naturelle, voire au simple bon sens. Les seules identités reconnues ne doivent plus être que celles, affirmées péremptoirement, et le plus souvent conflictuelles, d’individus déboussolés, croyant se faire eux-mêmes, alors qu’ils ne sont que les jouets de discours dominants qui flattent leur prétendue autonomie ou leur appartenance fantasmée à des communautés racialisées ou genrées, quand elles ne favorisent pas un islamisme ravageur que seul des esprits naïfs croient soluble dans le droit-de-l’hommisme.

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » La lucidité de Bernanos doit nous guider, pour 2021 : car, lorsque le mensonge est devenu la vérité de notre Etat, lui-même devenu la proie d’oligarchies qui cherchent à pénétrer jusqu’à l’intimité des familles, en matière d’éducation, et de nos âmes, en nous inculquant un prêt-à-penser qui nie notre aspiration à la liberté, alors, notre résistance politique doit être le reflet de notre résistance intérieure. La chance de la France est cette famille qui s’identifie depuis mille ans avec son destin, toujours fidèle à sa mission : servir. Aussi, notre résistance doit-elle avoir pour premier objet, selon les propres mots du comte de Paris, de « renouer le pacte historique et nécessaire entre la Nation et la Famille royale. »

François Marcilhac

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