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Bien heureux Coronavirus !!! (partie II)

Par : Antoine de Crémiers, Pierre de Meuse et Henri Augier

A l’approche d’un déconfinement hésitant et étrangement sélectif, sur fond de crise économique justifiant l’opportunité d’unautoritarisme sournois et ciblé, l’Action Française doit prendre la mesure des enjeux en lançant toutes ses forces dans la bataille pour conjurer les dangers graves qui menacent notre pays. On ne saura se contenter de constater l’incurie de l’État « en marche, »mais aussi de proposer des alternatives radicales pour le salut de la France. C’est le sens de l’appel de nos camarades.

Olivier Perceval

Ce texte s’inscrit dans le prolongement de l’intervention réalisée lors de la conférence des cadres du mouvement qui s’est tenue le 7 mars. C’est à la suite de nombreuses discussions que les trois signataires pensent à l’urgente nécessité de réaliser ces travaux.

UN PROGRAMME DE TRAVAIL…

Le temps presse… La vitesse de dégradation est impressionnante et nous sommes proche du chaos, le système se fracture et semble de plus en plus fragile Mais, nous savons bien que son effondrement sera aussi celui du pays. Que faire alors ? Sachant que le rejet de la politique du pire finit souvent par nourrir le pire… Bien conscient de l’ampleur de la tâche et de l’incroyable complexité à laquelle nous devons faire face, nous voulons lancer un appel à la réflexion de tous les royalistes qui ont en commun d’être dans la même galère. Le temps présent se caractérise par une rupture historique radicale. En conséquence, imaginer un seul instant une transition douce, c’est-à-dire le passage sans douleur de l’état actuel de la France (institutions et société) à une instauration de la monarchie semble absurde. Pour quelques-uns d’entre nous, les analyses du réel sont trop souvent déterminées par une vision de l’histoire rétrécie à la simplicité du toujours le même. Les nouveautés apparentes ne seraient en réalité que des métamorphoses d’une substance historique invariable. En privilégiant les continuités et en négligeant ou en niant les ruptures nous pouvons ainsi réciter le même catéchisme et avancer nos solutions sans nous préoccuper davantage de leur adéquation avec le réel. Trop souvent nous avons continué à faire comme si… Et à marteler indéfiniment : le politique d’abord, trop souvent cantonné, limité à l’institutionnel, ignorant que l’écart croissant entre le souhaitable c’est-à-dire le retour de la monarchie et l’état réel de la société accentue l’aspect utopique de nos propositions. La priorité accordée de manière trop exclusive au changement institutionnel laissant penser que le retour éventuel de la monarchie constituerait en quelque sorte une solution magique, susceptible à elle seule de réparer les dégâts n’est plus tenable. Autrement dit, l’ordre des priorités doit sans doute s’inverser. Dans la royale, nous chantons mais à la France il faut en roi. Oui, mais au roi il faut une France, autrement dit encore il faut d’abord reconstituer la société France sans se cacher qu’elle est, hélas en voie de disparition. Lorsque l’effondrement se produira et si nous voulons apparaître comme un véritable mouvement politique, nous devons préparer le terrain en exerçant un véritable magistère destiné à faire valoir nos idées.

Lorsque nous voulons parler politique au sens du bien commun à nos interlocuteurs, nous nous heurtons presque systématiquement à une forme d’indifférence et dans certains cas d’hostilité, car, la désaffection générale à l’égard de la politique et de ses pratiques, sans parler de son personnel, est venue polluer toute réflexion politique en la matière, venant voiler l’opposition frontale entre la politique anti-politique et le politique défini comme souci du bien commun. Cette désaffection vient contaminer toute réflexion en la matière et entraîne de facto un éloignement croissant à l’égard de la question politique. Ce qui domine aujourd’hui c’est en fait la résignation causée par un constat d’impuissance qui détermine un retour de la fatalité en l’absence de toute autre hypothèse acceptable. C’est tellement vrai que le système n’est plus contesté fondamentalement, même si personne n’y croit, et nous voilà contraints de résoudre le problème suivant : comment agir politiquement dans un univers où le politique n’est plus pensé et pour beaucoup n’est plus pensable ?

LES GILETS JAUNES : DIVINE SURPRISE???

L’insurrection des gilets jaunes, c’est une révolte dont les causes multiples provoquent colères et souffrances et tiennent pour l’essentiel à des conditions de vie devenues insupportables. C’est celle des oubliés de l’histoire, « du peuple des périphéries » dont chaque membre vient crier « j’existe !» Ce sont les victimes de la «grande société» mondiale et globale à laquelle ils doivent impérativement s’adapter, dont les composants destructeurs et corrosifs ont transformé toutes les sociétés en champs de ruines: Mondialisation, islamisation, fin des paysans, désindustrialisation, disparition des services publics et privés dans une très large partie du territoire, métropolisation, marchés immobiliers qui fonctionnent comme des centrifugeuses, déserts médicaux, dictature de l’oligarchie financière, chômage massif, précarisation du travail et de la vie… La liste est sans fin et le fossé ne cesse de s’élargir entre les gens «de partout », c’est-à-dire de nulle part et les gens qui se sentent de « quelque part ».

ALORS ?

Nous sommes attendus par le peuple français sans plus nous préoccuper de satisfaire la bourgeoisie détachée du destin national, même et souvent quand elle est chrétienne, c’est à lui que nous devons répondre. Ce qu’il veut ce peuple, c’est vivre décemment de son travail, se soigner, se loger, mettre ses enfants dans des écoles de proximité, disposer de libertés locales… Nous devons réapprendre à raisonner à partir du réel et nous en sommes capables.

Nous devons pour être « crédibles » nous emparer de toutes ces questions afin d’y répondre de manière pratique.

L’idée serait la suivante, encadrée par quelques principes simples :

➢ Dans la mesure du possible, c’est tout le mouvement qui doit se mettre au travail.

➢ Les groupes de réflexions devront réunir toutes les générations.

➢ Chaque groupe devra, bien entendu, être composé d’un noyau dur de quelques personnes disposant de compétences sur les sujets traités.

N’étant pas omniscients, il faudra, dans la mesure du possible, faire travailler avec nous, ou à défaut consulter des personnes extérieures à l’AF ayant des compétences reconnues dans telle ou telle matière, ce qui permettra et de nous faire connaître et de faire valoir nos capacités de réflexion sur des thèmes précis.

Dans un certain nombre de cas, il est possible que des oppositions apparaissent sans possibilité de synthèse. Il n’est pas question de rechercher un accord bancal qui laisserait les participants insatisfaits. Dans cette hypothèse, il y aura lieu d’exposer clairement les positions respectives dans le cadre d’une«disputatio» exposant clairement les  arguments avancés.

Les résultats sont destinés à être publiés le plus largement possible, bref nous devons devenir un Think tank (groupe de réflexion) réservoir d’idées… et prendre les moyens de les faire connaître.

QUELS SUJETS ?

Ils sont nombreux, et tous les adhérents du mouvement peuvent contribuer à les définir.

Une idée émise par les grenoblois permettrait d’en grouper un certain nombre sous le « chapeau » de la démographie dont :• L’immigration.• La politique familiale.• Métropolisation et désertification des zones rurales.• La question du grand âge et des maisons de retraite.• Les marchés immobiliers.• L’aménagement du territoire et la nécessaire revitalisation des zones rurales.• Les déserts médicaux.• L’hôpital.• La revitalisation commerciale des petites villes.

Il serait intéressant, à cette occasion, de recenser les élus locaux susceptibles de nous apporter leur concours.

Et puis, les grandes questions comme :• La fiscalité.• La financiarisation de l’économie et ses conséquences.• Le budget de la France, (identifier les dépenses inutiles.)• La justice.• La disparition des fonctions régaliennes sous traitées à des instances transnationales.• Comment sortir du libéralisme philosophie et anthropologie de la « sortie du politique »

Cette liste ne peut être exhaustive, il nous appartient de la compléter.

AU TRAVAIL !