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De la colère sociale à l’espérance royale.

Par Jean-Philippe CHAUVIN

« Nous ouvrons là un mois de décembre qui promet, si l’on en croit la rumeur publique, d’être fort mouvementé, un an tout juste après le début de la longue protestation des Gilets jaunes qu’il nous est arrivé d’accompagner et d’encourager. Ainsi, nous pourrions paraphraser la célèbre formule de Rochefort : « La France compte aujourd’hui 66 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement… »
« Désormais, c’est la question des retraites, de leurs formes comme de leur financement, qui agite la rue, mais aussi les salles des professeurs, les cantines d’entreprise et qui se discute, voire se dispute, au comptoir du café, ce « Parlement du peuple », selon le royaliste Balzac. L’un des éléments de débat se focalise sur l’âge légal de départ à la retraite, que les libéraux souhaitent, à tout prix, relever, le plus souvent à 67 ans, en attendant sans doute mieux (ou pire) encore : au-delà du Rhin, la Bundesbank allemande propose déjà 69 ans, mais ce sera bientôt au-delà de 70 ans si l’on suit leur argumentation « démographique ». Pourtant, l’espérance de vie, si elle augmente (mais elle semble atteindre un plafond difficilement transperçable), reste fort inégale selon les professions, et il semble qu’un ouvrier vive environ (et en moyenne) 13 ans de moins qu’un cadre supérieur. De plus, l’espérance de vie sans incapacité (ou en bonne santé), elle, n’atteint qu’un peu plus de 62 ans en France, ce qui n’est pas anodin quand on évoque la qualité de vie même de nos concitoyens. N’est-ce pas, pourtant, cette dernière mesure qu’il s’agirait de prendre en compte pour être juste, socialement juste ?

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