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PMA : le pouvoir prend un risque majeur

CC by : Jacques Paquier

Le Premier ministre, en annonçant que le gouvernement allait proposer au Parlement un texte de loi autorisant la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes et les femmes seules, a pris un risque certain. Il sait, en effet, qu’en dépit de sondages plutôt favorables, le projet suscitera une opposition d’autant plus déterminée qu’elle est très consciente des enjeux anthropologiques d’une manipulation de la procréation. On ne touche pas impunément à des règles qui structurent l’ordre généalogique de la filiation. D’ailleurs, ceux qui sont chargés d’élaborer la nouvelle législation mesurent la performance qui consiste à préciser le mode convenable pour établir un substitut à la filiation qui résulte de l’union de l’homme et de la femme. On se casse la tête, on n’est pas d’accord entre militants de la cause. Et il en va de même pour l’accès aux origines, qui contredit le principe d’anonymat absolu du donneur de gamètes.

La portée de la transgression envisagée est soulignée de la façon la plus adéquate du côté des partisans de la PMA élargie, lorsqu’ils rappellent que le principe d’anonymat s’est imposé « pour éviter aux couples receveurs d’avoir une dette irremboursable envers le donneur » ! Tout est dit. Mais le gouvernement, suivant en cela une promesse de campagne du président de la République, a décidé de forcer tous les obstacles, tout en déclarant qu’il ne voulait pas renouveler l’expérience douloureuse du mariage pour tous. Mme Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé ne cesse de répéter qu’elle ne portera pas cette réforme comme un étendard : « Je n’en ferai pas une loi de combat mais une loi d’apaisement. »

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