Les questions environnementales sont-elles moins négligées en ce début de quinquennat que lors du précédent ? L’abandon décidé par l’État du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes apparaît, au moins, comme une bonne nouvelle, même si l’agrandissement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, qui n’est pas nécessaire (au contraire de la rénovation et du réaménagement de la piste et de l’aérogare elles-mêmes déjà existantes et vieillissantes) si l’on en croit le spécialiste de l’aéronautique Michel Polacco, risque bien de se traduire, là aussi, par une forte contestation pour de justes raisons écologiques liées, entre autres, au lac de Grand-Lieu, espace ornithologique protégé, au titre de réserve Natura 2000, « la plus protectrice des normes écologiques, de niveau européen » comme le souligne Marianne dans sa dernière édition. Ne serait-il pas alors temps de repenser le modèle aéronautique français, puisque l’État peut y jouer un rôle, à la fois d’incitateur, d’arbitre et de soutien, aussi bien législativement que financièrement, mais aussi son redéploiement territorial en France même, sachant qu’il y a déjà trop d’aéroports dans notre pays, et que le réseau ferroviaire, y compris celui des lignes à grande vitesse, a sans doute aussi son rôle à jouer dans la recomposition territoriale ?
Dans la lutte contre le réchauffement climatique et les diverses pollutions qui affectent notre territoire (et bien au-delà), le bilan reste fort mitigé pour l’État, même si la parole présidentielle s’oppose fortement à ce climato-scepticisme qui, trop souvent, cache des motivations plus économiques qu’autre chose, et qu’elle s’engage, publiquement, à aider certains pays africains à surmonter les effets de l’élévation du niveau de la mer, comme au Sénégal. Il faut tout de même noter que M. Macron revient de loin et que sa « conversion » écologique apparaît bien récente (mais pourquoi pas, après tout ?), sans négliger le fait que l’attitude de M. Trump à l’égard de l’environnement a offert une opportunité au président français de se poser comme « le » promoteur mondial de la lutte contre le réchauffement climatique : un effet d’aubaine qui, en fait, ne dit pas grand-chose de la véritable pensée environnementale du locataire de l’Élysée.
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