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Stéphane Blanchonnet et son « petit dictionnaire maurrassien »

Mauvaise Nouvelle : Le petit dictionnaire maurrassien est un précis politique sur la pensée de Maurras et de l’Action française, son héritage. Nous y trouvons quelques biographies et le développement d’idées suivant une entrée par mots clefs : monarchie, nationalisme intégral, Politique d’abord !,  romantisme… Sorti en plein été, il connaît déjà un franc succès au point que l’éditeur Nouvelle Marge se doit de lancer une ré-impression du livre. A quoi tient selon vous le succès de votre petit dictionnaire ? Y avait-il un manque à combler ?

Stéphane Blanchonnet : Il y avait en effet un manque à combler, un double manque même puisque les œuvres de Maurras n’ont pas été rééditées depuis longtemps (à l’exception de quelques textes courts proposés par les éditions de L’Herne) et que parmi les études maurrassiennes on trouve des biographies et quelques solides travaux universitaires mais aucun ouvrage d’initiation comparable à mon Petit dictionnaire. Une réédition importante de Maurras est toutefois annoncée pour bientôt chez un poids lourd de l’édition. C’est plutôt une bonne nouvelle pour mon livre qui pourra, je pense, servir de guide à ceux qui se la procureront.

MN : Pourquoi Maurras ? Le nom lui-même est assez clivant et provoque instinctivement une réticence de la part de certains. Pourquoi revenir à Maurras systématiquement quand on parle de la pensée politique de L’Action française ? Il y a eu bien d’autres maîtres à penser que Maurras, ne serait-ce, plus proche de nous, que Boutang ? N’y a-t-il pas là une sorte de romantisme dans le fait de cultiver la source, a-t-on construit un mythe « Maurras » qui enjolive la réalité par rapport à ce qu’on lui doit réellement ? Ses héritiers ne sont-ils pas davantage nourrissants que lui-même ?

SB : La doctrine de l’AF est presque entièrement le fait de Maurras, qui a rallié à son nationalisme intégral (c’est-à-dire monarchique) les autres membres du mouvement, Vaugeois et Pujo, les fondateurs, puis Daudet et Bainville. L’exemple de Boutang, que vous citez, illustre encore plus nettement cette vérité. Quiconque a lu les textes politiques de Boutang sait que toute sa réflexion est un dialogue avec le maître vénéré de sa jeunesse que fut Maurras. On ne comprend rien à Boutang si l’on ignore Maurras.

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