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Une laïcité qui dérape

Comment un enseignant de CM1-CM2, qui est par ailleurs agnostique, marié civilement et dont les enfants n’ont pas été baptisés peut-il avoir été sanctionné par une commission de discipline de l’Éducation nationale pour avoir fait étudier à ses élèves des textes de la Bible, aussi bien de l’Ancien que du Nouveau Testament ? L’affaire serait presque cocasse, si elle n’avait entraîné une sanction, la mutation d’office du maître. C’est par deux articles de Sixtine Chartier publiés dans La Vie que j’ai pris connaissance de cette histoire qu’on aurait tort de prendre à la légère. Car au nom de la laïcité, ce sont la culture au sens le plus général ainsi que la liberté de l’esprit qui sont en cause.

Les choses se sont passées dans le département de l’Indre et la sanction académique est tombée il y a quelques jours, le 2 juin. Sur dénonciation par courrier anonyme, le maître d’école a d’abord été accusé de prosélytisme. Accusation hautement fantaisiste eu égard à la personnalité de l’enseignant. Qu’importe ! Il y a eu requalification des faits après enquête administrative, et c’est l’atteinte à la laïcité qui a été retenue. Ainsi la laïcité imposerait une sorte d’interdit sur la culture religieuse. Six heure quarante de cours sur plusieurs textes bibliques, se serait exagéré. Mais à ce compte, passer autant de temps, comme l’a fait remarquer l’avocat de l’intéressé, sur Marcel Aymé, Harry Potter, L’Iliade et l’odyssée, ce ne serait pas abusif ? C’est pourtant bien le même enseignant qui a commenté ces textes à ses élèves et nul ne le lui reproche.

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