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Patrie VS Nation?

Ou comment récupérer l’Histoire dans la campagne présidentielle
Beaucoup de contre-vérités, présentées comme des affirmations d’autorité, incontestables puisque consensuelles, sont énoncées tout le long de cette campagne présidentielle. Nous ne prendrons pas le risque d’en effectuer une liste exhaustive… Chaque jour, en effet, nous gratifie d’une perle nouvelle.
On peut considérer, au demeurant, que dans ce genre d’affrontement la caricature du programme de l’adversaire fait partie de la règle du jeu et chaque candidat ne se prive pas, en effet, de se livrer à cet exercice qui semble être consubstantiel à l’expression démocratique. Tout n’est que communication, effets de manches, dramatisation outrancière et habileté de langage.
Mais là où cette manière de faire de la politique frise l’obscénité (pour reprendre une expression du candidat Macron), c’est quand on convoque l’Histoire pour mieux en tordre le sens et servir ainsi ses objectifs électoraux. La suite de célébrations mémorielles du candidat « En marche » pour bien stigmatiser son adversaire, a été diversement appréciée, voire même rejetée par un certain nombre d’observateurs concernés.
Les propos d’Alain Finkielkraut vis à vis de l’instrumentalisation de la Shoah méritent que l’on s’y arrête : « Cette initiative m’a mis dans une colère qui a surpris et choqué mes proches. Je m’en excuse auprès d’eux. C’est le fils de déporté en moi qui hurlait. On ne peut pas faire de l’extermination des juifs un argument de campagne. Les morts ne sont pas à disposition. Le devoir de mémoire dont on parle tant, consiste à veiller sur l’indisponibilité des morts. On me dira que le négationnisme continue à faire des ravages (…) La question du négationnisme demande tout autre chose qu’une halte rue Geoffroy L’Asnier pour mobiliser l’électorat juif contre Marine Le Pen car ce ne sont pas des jeunes militants du FN qui rendent impossible l’enseignement de la Shoah dans les écoles ou qui vont chercher des faits alternatifs aux camps de la mort. De cette terrible réalité, je ne vois guère d’écho dans la campagne d’Emmanuel Macron. Il ne cesse de faire des clin d’œil aux jeunes de banlieues et réserve ses coups à la bonne vieille bête immonde.»
On voit bien que la réduction ad hitlerum des positions de Marine Le Pen, s’inscrivant dans une nouvelle tentative de constitution d’un front républicain, ne donne pas les fruits espérés. Aussi, Emmanuel Macron a-t-il cru habile de revendiquer à son tour le patriotisme comme appartenant à son combat, renvoyant son adversaire vers les marais de l’infâme nationalisme, cause de toutes les guerres comme chacun sait.
On constate en effet que depuis quelques années de montée du Front National dans les différents suffrages, le drapeau français a refait son apparition dans toutes les réunions publiques de la gauche mélanchonienne à la droite libérale en passant bien sûr par la « ni gauche ni droite mondialiste ».
Il est vrai qu’avec la question des réfugiés, de l’immigration massive, des drapeaux algériens ou marocains brandis par les supporters de nos équipes de foot, des mariages tapageurs qui bloquent places et avenues, des déguisements en chameliers de fidèles barbus dans nos rues, de la prolifération des burkas et de la nourriture hallal, de la multiplication des zones de non-droit, des embuscades contre les pompiers et la police, des attentats criminels, tout cela dans un contexte mondialiste américanolâtre et Clintonien, nos élites moralisatrices ont tendance à redonner quelques couleurs à leur drapeau et sont plus prudentes généralement sur les questions d’appartenance.

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